Bilan de santé et diminution du risque cardiovasculaire

  • Serge Cannasse
  • Actualités Médicales
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L’essentiel

Le service de santé anglais a lancé un programme de prévention cardiovasculaire (CV) basé sur l’évaluation du risque au moyen d’un examen médical approfondi et sur un accompagnement des patients volontaires. Une étude montre que par rapport aux autres, les patients engagés dans le programme ont d’une part, un moindre risque CV dès le début de l’étude, d’autre part qu’après une période de six ans, ils ont une diminution plus importante de leur IMC (index de masse corporelle) et de leur PAS (pression artérielle systolique) et qu’ils cessent plus volontiers de fumer.

Pourquoi cette étude a-t-elle été réalisée ?

En 2009, le Service de Santé anglais (NHS - National Health Service) a lancé un programme de prévention centré sur 4 types de pathologies (maladies cardiovasculaires, diabète, maladies rénales, accident vasculaire cérébral) chez les personnes âgées de 40 à 75 ans et indemnes de ces affections. Basé sur un examen de santé approfondi et assorti de conseils et de propositions personnalisés de suivi en fonction de l’évaluation de leur risque, dans un centre de santé généraliste, ce programme a été controversé dès son lancement, notamment sur son efficience (rapport entre son bénéfice et son  coût). Une étude a montré qu’après deux ans de suivi pour un risque cardiovasculaire, les patients qui en avaient bénéficié avaient une réduction modeste de leur pression artérielle systolique (PAS), de leurs taux de cholestérol sanguin et de leur index de masse corporelle (IMC). Mais aucune évaluation sur une période plus longue n’avait été effectuée.

Méthodologie 

Deux chercheurs ont examiné les données des dossiers électroniques de 127.891 patients ayant bénéficié du programme et de 322.910 patients contrôles, appariés sur l’âge, le sexe et leur fréquentation d’un cabinet de médecine générale. Ils ont ainsi pu évaluer l’impact du programme de prévention cardiovasculaire. Inclus entre le 1er avril 2010 et le 31 décembre 2013, les patients ont été suivis pendant six ans. Au départ, ceux engagés dans le programme avaient un IMC un peu moins élevé (en moyenne 27, écart-type (ET) 4,8 versus 27,3, ET 5,6), une PAS moins forte (129,0 mmHg ET 14,3, versus 129,3 ET 15,0) et étaient moins nombreux à fumer (21% versus 27%) que les patients contrôles. Les taux de cholestérol (total et HDL) étaient comparables dans les deux populations.

Résultats

Les participants au programme ont plus volontiers accepté des conseils de réduction de poids, des soutiens pour diminuer leur tabagisme et la prescription de statines. Après six ans de suivi, par rapport aux non-participants, ils avaient une plus forte réduction de leur IMC (de -0,30 de plus que le groupe contrôle) et de leur PAS (-1,43 mmHg par rapport au groupe contrôle) et étaient moins nombreux à fumer (17% versus 25%).

Limites 

Les patients engagés dans le programme ne l’ont en fait pas tous suivi. Le programme n’était pas rigoureusement identique selon les cabinets médicaux.