Bilan 2016 des infections du site opératoire (ISO)
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
-
La surveillance 2016 des ISO dans les établissements de santé participants a mis en évidence un ralentissement de la baisse de l’incidence ainsi qu’une augmentation des chiffres en cas de chirurgie de hernie de paroi abdominale, de prothèses de genou de première intention et en cas d’exérèse veineuse des membres inférieurs.
-
Plusieurs facteurs de risque individuel d’infection ont été identifiés dans différentes spécialités chirurgicales. Parmi eux, l’Indice de Masse Corporelle (IMC) apparaît déterminant en chirurgies digestive, orthopédique et gynécologie-obstétrique.
-
Enfin, les recommandations de la SFAR en termes d’antibioprophylaxie et celles de la SF2H en matière de désinfection du site opératoire étaient respectées de façon variable selon les spécialités chirurgicales (de 11 à 99% pour les premières, de 52% à 96% pour les secondes).
Pourquoi est-ce important ?
-
La surveillance des ISO est coordonnée par le Réseau d’alerte, d’investigation et de surveillance des infections nosocomiales (RAISIN) depuis 1999 et, en 2001, un réseau national permettant de recueillir les données interrégionales à partir d’un protocole standardisé a été initié.
-
Jusqu’en 2012, l’incidence des ISO a diminué progressivement mais elle a ensuite augmenté sur certaines interventions. La poursuite de la surveillance et l’analyse des facteurs de risque est indispensable pour atteindre une réduction optimale de l’incidence des infections du site opératoire (ISO) qui est un des objectifs pivots du programme national de lutte contre les infections nosocomiales.
Principaux résultats
-
En 2016, 357 établissements de santé ont participé à la surveillance nationale prioritaire des ISO, et ont rapporté un total de 111.198 interventions, contre 106.751 en 2015. Le nombre médian de spécialités surveillées par établissement est passé de 2 à 3 entre 2015 et 2016.
-
Les interventions prioritaires les plus surveillées étaient essentiellement celles de chirurgie digestive (27,2%), orthopédique (26,5%) et de gynécologie-obstétrique (20,6%). Les spécialités dont la surveillance avait progressé depuis 2015 étaient surtout la chirurgie réparatrice et reconstructive (+160%) suivi de la chirurgie bariatrique (+31%).
-
Le taux d’ISO était de 3,81% en chirurgie coronaire, 3,53% en chirurgie réparatrice et reconstructive, 3,03% en urologie, 1,81% en gynécologie-obstétrique, 1,75% en chirurgie thoracique, 1,59% en chirurgie digestive, 1,27% en chirurgie orthopédique 1,12% en traumatologie, 1,21% en chirurgie bariatrique et inférieure à 1 dans les autres spécialités chirurgicales.
-
Le taux d’incidence brut et chez les sujets en NNIS-0 (risque minimal d’infection) a augmenté depuis 2012 pour les prothèses totales de genou de première intention et la chirurgie d’exérèse veineuse du membre inférieur. Ils sont aussi en augmentation depuis 2013 pour les prothèses totales de genou et depuis 2014 pour les cures de hernies de paroi abdominale. Par rapport à 2015, ces chiffres ont en revanche diminué pour les patients bénéficiant de chirurgie colorectale sous cœlioscopie (-67%).
-
Certains facteurs de risque individuel d’infection ont été identifiés dans certaines spécialités : taux d’incidence des ISO, obésité et HTA pour les patients de chirurgie digestive, obésité pour ceux de chirurgie orthopédique et de gynécologie-obstétrique, diabète pour ceux de chirurgie coronaire.
-
Les recommandations de la SFAR en matière d’antibioprophylaxie étaient respectées (qu’un traitement soit ou non préconisé par ces textes) dans 85 à 100% des interventions selon les spécialités chirurgicales, avec néanmoins des écarts en matière d’indication, de délai d‘administration, de traitement mis en œuvre allant de 11% en chirurgie coronaire à 99% pour la chirurgie d’exérèse veineuse du membre inférieur.
-
Le référentiel de la SF2H (Société Française d’Hygiène Hospitalière) relatif à la désinfection cutanée (pas de dépilation ou dépilation par tonte, ciseaux ou chimique + douche + désinfection du site opératoire avec un antiseptique alcoolique) était respecté dans 52% des cas en gynécologie-obstétrique, et jusqu’à 96% en neurochirurgie. Le rasage était encore fréquemment utilisé en chirurgie obstétrique (11%) et en chirurgie d’exérèse veineuse du membre inférieur (7%).
Méthodologie
Les établissements de santé assurant une activité de chirurgie remplissent chaque année un formulaire comportant les informations relatives aux patients opérés (de l’inclusion à J30 post-opératoire, ou J90 en cas de chirurgie prothétique) dans le cadre de certaines spécialités : chirurgie digestive, orthopédique, urologique, bariatrique, neurochirurgie, coronaire, thoracique, chirurgie de gynécologie-obstétrique, traumatologique, exérèse veineuse du membre inférieur, chirurgie réparatrice et reconstructive.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé