Bénéfices de l’activité physique dans le cadre du cancer : comment l’expliquer ?
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
L’activité physique améliore les fonctions physiques, aide au contrôle de la fatigue et améliore la qualité de vie. Les bénéfices de l’activité physique sont également perceptibles chez les patients atteints de cancer. Une revue publiée dans le Journal of Sport and Health Science fait le point sur l’état des connaissances sur le sujet.
L’activité physique en prévention primaire des cancers
- Aucune relation de cause à effet n’est encore mise en évidence entre la pratique d’une activité physique et la diminution du risque de cancer. Cependant, les preuves s’accumulent suggérant une association entre la pratique régulière d’une activité physique modérée à intense et la diminution significative du risque de cancer du sein, de l'endomètre, du côlon et rectum, de l’œsophage, du rein et de la vessie.
L’activité physique a également un rôle bénéfique durant le traitement du cancer
- L’activité physique réduit les effets toxiques - notamment cardiaques - et les évènements indésirables des traitements du cancer. Des études ont montré que la pratique d’une activité physique durant le traitement du cancer permettait de diminuer la fatigue induite par les cancers dans le cadre du cancer du sein, des cancers gynécologiques, des cancers hématologiques et colorectaux. Il a été démontré que l’activité physique ralentissait également le déclin cognitif chimio-induit. L’activité physique est recommandée durant le traitement du cancer dans le but de prévenir le risque de cachexie en augmentant la masse et la force musculaire. L’impact de l’activité physique va au-delà de l’exercice, car de nombreux individus souffrant de cancer, pratiquant une activité physique s’engagent plus largement dans une modification de leurs habitudes de vie.
Quelles explications physiopathologiques ?
L’activité physique aurait un effet protecteur en aidant à maintenir un poids stable, à diminuer le taux d’hormones circulantes et en régulant le métabolisme et le système immunitaire. Les mécanismes biologiques en jeu sont multiples. Parmi ceux-ci notons l’effet de l’activité physique sur la production et la biodisponibilité des hormones sexuelles qui engendrerait la diminution de l’insulino-résistance et de l’insulino-sécrétion. Les taux de globuline se liant aux hormones sexuelles (SHBG-sex hormone binding globulin) seraient de fait augmentés et diminueraient la biodisponibilité de l’œstradiol et de la testostérone. L’activité physique aurait un impact différent selon la présence ou non de certains récepteurs sur les cellules tumorales (human epidermal growth factor – HER2, estrogen receptor – ER, progesterone receptor – PR), ce qui pourrait expliquer que certains cancers soient plus réceptifs que d’autres à l’action de l’activité physique. Plusieurs données de la littérature indiquent que l’activité physique inhiberait la prolifération cellulaire et favoriserait l’apoptose. Des études ont montré que la pratique de la marche durant 6 mois chez des femmes post-ménopausées diminuerait significativement les taux de facteurs anti-apoptose comme l’IGF-1 et l’IGF-3 – insulin-growth factors - par rapport à celles qui ne pratiquent pas d’activité physique. Le cancer serait également favorisé par la sénescence immunitaire. Or, l’activité physique à intensité modérée à intense joue un rôle important pour prévenir ce phénomène en stimulant les défenses immunitaires par augmentation des lymphocytes CD4+, CD8+ et des lymphocytes T.
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