Baisse des consommations de drogues chez les 17 ans
- Serge Cannasse
- Actualités Médicales
Depuis 2000, l’enquête ESCAPAD (Enquête sur la santé et les comportements lors de l’appel de préparation à la défense) interroge des jeunes âgés de 17 ans à propos de leur santé. Elle insiste particulièrement sur leurs consommations de drogues. La dernière, réalisée en mars 2022, a porté sur 23.701 garçons et filles.
Les consommations de tabac, alcool et cannabis sont en baisse.
En 2022, moins d’un jeune de 17 ans sur deux a déclaré avoir déjà fumé au moins une cigarette (manufacturée ou à rouler) au cours de sa vie (46,5%) et 15,6% ont déclaré fumer quotidiennement. Par rapport à 2017, il s’agit d’une baisse de respectivement 13 et 10 points. L’usage quotidien est resté plus souvent le fait des garçons (17,0% versus 14,2% pour les filles).
En revanche, l’usage de la cigarette électronique était en hausse, dépassant pour la première fois celui de la cigarette de tabac : entre 2017 et 2022, l’expérimentation est ainsi passée de 52,4% à 56,9% et l’usage quotidien a triplé, progressant de 1,9% à 6,2%. En 2022, 55,4% des vapoteurs quotidiens étaient également des fumeurs quotidiens de cigarettes de tabac. Néanmoins, la part des vapoteurs exclusifs a nettement progressé, avec 5,8% de vapoteurs quotidiens exclusifs contre 2,4% en 2017.
En 2022, près d’un adolescent sur cinq (19,4%) a déclaré n’avoir jamais bu d’alcool de sa vie. Il s’agit d’une hausse de cinq points par rapport à 2017. Cette amélioration se poursuit depuis 2000 et porte sur tous les indicateurs de consommation. Pour la première fois depuis le lancement de l’enquête, moins d’un adolescent sur deux a déclaré avoir été ivre au moins une fois au cours de sa vie (45,9%, dont 47,1% pour les garçons et 44,7% pour les filles).
Les comportements d’alcoolisation ponctuelle importante (API : avoir bu au moins 5 verres d’alcool standards en une même occasion) étaient en baisse par rapport à 2017 : un tiers des jeunes de 17 ans (36,6% contre 44,0%) ont connu au moins une API au cours du mois, 13,6% (contre 16,4%) en ont connu au moins trois et 2,1% (contre 2,7%) au moins 10. Cette baisse porte aussi chez les usagers non réguliers d’alcool, ce qui « suggère que la consommation intense d’alcool devient un comportement lié à une norme sociale adolescente, un rite initiatique en voie de banalisation. » Elle est surtout le fait des garçons.
L’expérimentation de cannabis a reculé de près de 10 points par rapport à 2017 (29,9% contre 39,1%), l’usage au cours des 12 derniers mois de 8 points (23,3% contre 31,3%), l’usage au cours du mois de 7 points (13,9% contre 21,0%). La plupart des expérimentateurs de cannabis se sont aussi déclarés expérimentateurs de tabac. Toutefois, la part des adolescents de 17 ans qui ont expérimenté le cannabis sans jamais avoir fumé de cigarette a augmenté (6,2% en 2022 contre 1,8% en 2000).
En 2022, 17,1% des jeunes de 17 ans ont dit avoir déjà expérimenté le cannabidiol et 14,0% en avoir consommé au cours des 12 derniers mois.
Baisse notable des produits illicites
La MDMA (3,4-méthylènedioxyméthamphétamine, ou ecstasy) est restée la drogue illicite (en dehors du cannabis) la plus consommée par les jeunes de 17 ans, avec une expérimentation (au moins une consommation au cours de la vie) de 2,0%. Elle était suivie par la cocaïne (hors cocaïne basée) à 1,4%, les drogues hallucinogènes (LSD, champignons hallucinogènes, kétamine), chacune autour de 1%, les amphétamines (speed) à 0,9%, et enfin l’héroïne et la cocaïne base (crack, freebase – par adjonction de bicarbonate ou d’ammoniac au chlorhydrate de cocaïne), chacune à 0,4%.
Entre 2017 et 2022, la part des jeunes ayant expérimenté au moins une des huit substances mentionnées dans le questionnaire a été pratiquement divisée par deux (3,9% en 2022 contre 6,8% en 2017).
Consommations selon le niveau scolaire
L’usage quotidien de tabac s’est réparti selon un gradient allant de 10,1% parmi les élèves des lycées généraux et technologiques à 22,1% parmi les élèves des lycées professionnels, puis de 38,4% chez les apprentis à 43,5% parmi les jeunes sortis du système scolaire.
La consommation de boissons alcoolisées s’est avérée plus répandue parmi les apprentis. Ils sont ainsi 18,2% d’usagers réguliers et 29,3% à avoir déclaré des API répétées, contre respectivement 5,9% et 11,3% parmi les élèves des lycées généraux et technologiques.
L’usage régulier du cannabis était à un niveau nettement supérieur parmi les apprentis (9,2%) et surtout les jeunes déscolarisés (16,5%).
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