Baby blues…. Combien de femmes touchées ? Intérêt des dispositifs en place ?
- Barandon S & al.
- J Affect Disord
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Des chercheurs ont évalué à partir des données de l’Étude Longitudinale Française depuis l’Enfance (ELFE) si le dispositif d’accompagnement préventif des femmes enceintes en période prénatale (entretien précoce et cours) avaient un impact sur les symptômes de détresse et de dépression en période post-natale.
Les données indiquent que :
- dans les 2 mois après l’accouchement, une femme française sur cinq développerait des symptômes de détresse psychologique et plus d’une femme sur dix des symptômes dépressifs ;
- environ un quart des femmes bénéficient du programme d’accompagnement prénatal complet (un entretien et sept cours) et un peu plus d’un tiers ne suivent ni l’un ni l’autre ;
- le fait de ne pas suivre le programme prénatal mis en place augmenterait le risque de détresse psychologique post-natale mais n’impacterait pas le risque de symptômes dépressifs.
Ces données mettent en évidence que seule une minorité de femmes suivent l’intégralité de ce programme d’éducation prénatal mis en place par les Autorités de santé françaises. Ce constat pourrait contribuer à revoir la promotion et/ou l’organisation de ce dispositif.
Méthodologie
La cohorte ELFE est une cohorte représentative de la population des enfants et parents qui vivent en France. Celle-ci a pour objectif de suivre les enfants depuis leur naissance jusqu’à l’âge adulte. Les données concernant les caractéristiques des mères ont été recueillies durant le séjour en maternité et durant les 6-8 semaines de post-partum.
L’intensité des symptômes dépressifs a été mesurée après l’accouchement via la version française de l’échelle EPDS (Edinburgh Postnatal Depression Scale). Un score EPDS ≥10 indiquait une détresse psychologique postnatale et un score ≥12 des symptômes de dépression postnatale.
Principaux résultats
Sur l’ensemble des mères incluses (n=16.411) dans l’étude, 54,8% étaient multipares. La plupart des femmes étaient âgées de 25 à 35 ans (72,3%). Une détresse psychologique durant la grossesse a été rapportée par 11,9% des femmes. Sur l’ensemble de la cohorte, 26% des femmes ont bénéficié du programme complet d’accompagnement prénatal, 31,1% uniquement les cours, 7,7% uniquement l’entretien et 35% n’ont eu aucun accompagnement.
Parmi toutes ces femmes, 20,1% ont développé des symptômes de détresse psychologique et 11,1% des symptômes de dépression dans les 6-8 semaines post-partum.
Les femmes qui avaient le plus de risque de développer des symptômes de détresse psychologique étaient celles qui avaient connu des disputes au sein de leur couple durant leur grossesse (avec ou sans insulte), dont les revenus financiers du foyer étaient les plus bas, qui étaient nées à l’étranger, qui avaient eu des symptômes de détresse psychologique durant leur grossesse, qui avaient eu un problème avec l’enfant ou encore un niveau d’éducation faible.
Les mères qui n’avaient bénéficié ni d’entretien, ni des cours prénataux ont eu une faible augmentation du risque de détresse psychologique postnatale (Odds ratio 1,15 [1,01-1,30]). En revanche, aucune association n’a pu être mise en évidence entre la participation à un entretien précoce ou à des cours prénataux et la survenue de symptômes dépressifs en post-partum.
Limitations
Aucun diagnostic clinique n’a confirmé la détresse psychologique ou les symptômes dépressifs mesurés par questionnaires.
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