AVC : quel risque ultérieur en cas d’infertilité, fausse couche ou mortinaissance ?
- Liang C & al.
- Stroke
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
- Une méta-analyse montre que les femmes ayant subi une fausse couche ou une mortinaissance avaient un risque ultérieur plus élevé d'accident vasculaire cérébral (AVC), a fortiori lorsque plusieurs évènements de ce type avaient eu lieu. Les auteurs proposent plusieurs explications mécanistiques. Par ailleurs, l’étude n’a pas permis de conclure quant à une potentielle association entre infertilité et AVC.
Pourquoi est-ce important ?
On sait que les AVC sont plus nombreux chez les femmes que chez les hommes et qu’ils ont un pronostic moins bon. Les raisons sous-jacentes à cet état de fait ne sont pas clairement déterminées, mais les spécificités de la vie reproductive et hormonale des femmes pourraient être impliquées. Il est par exemple décrit que les complications liées à la grossesse (hypertension artérielle gravidique, diabète gestationnel, prééclampsie, prématurité...) sont associées à un surrisque d'accident cérébrovasculaire. Les données relatives à l'infertilité, les fausses couches et la mortinatalité sont, elles, moins nombreuses, alors qu’elles partagent aussi des facteurs favorisants communs avec l’AVC (diabète, hypertension, obésité, tabagisme) et qu’elles s'accompagnent de phénomènes hormonaux ou inflammatoires délétères. Des méta-analyses ont déjà été conduites pour mieux explorer la question, mais elles ont été menées avant 2014. Depuis, plusieurs études dédiées sont parues. Une nouvelle méta-analyse a donc été menée, et publiée dans Stroke.
Principaux résultats
Cette méta-analyse a recensé et inclus 16 études de cohorte et 2 études cas-contrôles parues avant septembre 2020.
Concernant l'association entre fausse couche et AVC (12 études, n=1.986.101), le HR était de 1,07 ([1,00-1,14], I2=52,6%). L’analyse de sensibilité montrait que les résultats étaient robustes. Par ailleurs, selon l’analyse menée en fonction du nombre d’évènements, l'augmentation du risque d'AVC semblait principalement accru pour celles ayant accumulé au moins 3 fausses couches (1,42 [1,05-1,90], I2=39,2%).
Concernant l'association entre mortinaissance et AVC (8 études, n=2.584.606), un évènement était associé à une augmentation de 38% du risque d'accident vasculaire cérébral (HR 1,38 [1,11-1,71], I2=74,0%). L’analyse de sensibilité montrait que les résultats étaient robustes. Une fois l’étude ayant l'hétérogénéité la plus élevée exclue, l'I2 était réduite à 33,3% et le HR égal à 1,47 [1,22-1,78].
Concernant les relations entre infertilité et AVC (5 études, n=4.622.945 femmes), le hazard ratio n’était pas concluant (HR 1,07 ([0,87-1,32], I2=79,0%).
En termes de mécanismes physiopathologiques, les auteurs listent les éléments favorisants la perte de l’enfant, avant ou durant l’accouchement, et qui pourraient aussi influencer le risque ultérieur d’AVC : dysfonction endothéliale, homocystéine élevée, facteurs inflammatoires allo-immuns et auto-immuns, anticorps antiphospholipides…
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