AVC ischémique : pas de sur-risque hémorragique après thrombolyse des patients prétraités par ACO
- Kam W & al.
- JAMA
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
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Une large étude rétrospective américaine confirme que les patients ayant un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique aigu sous anticoagulants oraux d’action directe (ACO) n’ont pas de sur-risque significatif d'hémorragie intracrânienne symptomatique, d'hémorragie systémique grave ou de décès hospitalier après avoir été thrombolysés par altéplase IV.
Pourquoi est-ce important ?
La reperfusion de l'AVC ischémique aigu repose sur la thrombolyse via un activateur tissulaire du plasminogène (altéplase). Cependant, les patients qui sont sous ACO sont complexes à prendre en charge. Par précaution, les recommandations américaines préconisent en effet de ne pas utiliser la thrombolyse si le patient a pris sa dernière dose d’ACO au cours des 48 dernières heures, à cause d’un risque accru d'hémorragie. Il était donc intéressant de disposer de données de sécurité sur le risque associé au recours à la thrombolyse chez ces patients.
Méthodologie
Les auteurs ont conduit une analyse rétrospective à partir de deux registres GWTG-Stroke (registre national développé par l'American Heart Association et l'American Stroke Association) et le registre ARAMIS (cohorte multicentrique de patients ayant eu un AVC ischémique aigu sous traitement anticoagulant). L’analyse comparative des patients étant ou non sous ACO au moment de l’AVC visait à identifier une hémorragie intracrânienne symptomatique dans les 36 heures suivant l'administration d'alteplase.
Principaux résultats
L’étude a permis d’identifier 163.038 patients (âge médian 70 ans, 49,1% de femmes) ayant eu un AVC ischémique traité par alteplase IV dans les 4,5 heures suivant l'apparition des symptômes entre 2015 et 2020. Parmi eux, 1,4% prenaient des ACO dans les 7 jours précédant le début de l'AVC, les autres ne recevant aucun anticoagulant avant leur AVC. Ils étaient en moyenne plus vieux et présentaient plus de comorbidités.
Au total, 3,7% des sujets recevant un ACO ont eu une hémorragie intracrânienne symptomatique, contre 3,2% parmi ceux qui n’étaient pas sous anticoagulant. Après ajustement sur le score NIHSS et les facteurs cliniques à l’inclusion, le risque d'hémorragie intracrânienne symptomatique était comparable entre les 2 groupes (différence de risque ajusté -0,51% [-1,36 à 0,34], odds ratio ajusté 0,88 [0,70-1,10]). La mortalité hospitalière était comparable entre les deux groupes.
Par rapport aux patients ne prenant pas d'anticoagulants, l'utilisation antérieure de ACO était significativement associée à de meilleurs résultats ajustés en termes de sortie à domicile, de statut ambulatoire, d'absence de handicap et d'indépendance fonctionnelle à la sortie de l'hôpital.
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