Comprendre la relation entre l’alimentation et les maladies métaboliques constitue un élément essentiel pour identifier les priorités et pour planifier les mesures à mettre en place afin d’améliorer la santé des populations. Des chercheurs américains ont évalué l’association entre 10 facteurs alimentaires et le risque de décès cardiaque ou suite à un AVC ou à un diabète de type 2 chez des adultes aux Etats-Unis.
Méthodologie
- Utilisation d’un modèle d’évaluation comparative individuelle et globale du risque de décès d’origine cardio-métabolique en fonction de l’association de 10 facteurs alimentaires.
- Le modèle utilisé intègre :
- Des données démographiques d’adultes américains (genre, âge, origine ethnique, niveau d’éducation) et alimentaires recueillies à partir de la National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES).
- Les relations entre la consommation de 10 aliments et nutriments et la survenue d’un décès d’origine cardiaque, post-AVC, ou liée à un diabète de type 2 ont été estimées en fonction de l’âge. Ces relations ont été évaluées à partir de données provenant de méta-analyses, d’études prospectives de cohortes et d’essais cliniques randomisés.
- La distribution optimale des apports alimentaires, associée au plus faible niveau de risque dans les études observationnelles.
- Les données de la National Center for Health Statistics (NCHS) concernant la survenue spécifique des décès cardio-métaboliques aux Etats-Unis, par genre, âge, origine ethnique et niveau d’éducation.
Résultats
- En 2012, 702.308 décès d’origine cardio-métabolique sont survenus chez des adultes aux Etats-Unis, incluant 506.100 décès de maladie cardiaque (dont 371.266 d’insuffisance cardiaque, 35.019 d’hypertension, et 99.815 d’autres maladies cardiovasculaires), 128.294 décès d’AVC (16,125 ischémiques, 32.591 hémorragiques et 79.578 autres) et 67.914 décès liés à un diabète de type 2.
- Lorsque les 10 facteurs alimentaires ont été évalués de manière combinée, ils ont été associés à 318.656 décès cardio-métaboliques, soit un décès sur deux (45,4%) parmi tous les décès d’origine cardio-métabolique aux Etats-Unis.
- Ainsi, si l’on considère les facteurs alimentaires de manière individuelle, une large part des décès cardio-métaboliques estimés en lien avec l’alimentation sont liés à une consommation trop importante de sodium (66.508 décès soit 9,5% de l’ensemble des décès d’origine cardio-métabolique), à une faible consommation de noix et de graines (59.374 soit 8,5%), à une forte consommation de viande (57.766 soit 8,2%), à une consommation insuffisante d’acides gras oméga 3 provenant de produits de la mer (54.626 soit 7,8%), à une faible consommation de légumes (53.410 soit 7,6%), à une faible consommation de fruits (52.547 soit 7,5%) et à une forte consommation de boissons sucrées (51.694 soit 7,4%) par rapport aux apports nutritionnels optimaux.
- Le taux de mortalité d’origine cardio-métabolique le plus bas était associé à une consommation faible en acide gras polyinsaturés (16.025 soit 2,3%) et en viande rouge non transformée (2.869 soit 0,4%).
- Entre 2002 et 2012, les décès d’origine cardio-métabolique ajustés par an ont diminué de 26,5%. La plus forte diminution était associée à une faible consommation d’acide gras polyinsaturés (-20,8% [IC95% : -18,5% à -22,8%]) ou de noix/graines (-18,0% [IC95% : -14,6% à -21,0%]) ainsi qu’à une faible consommation en boissons sucrées (-14,5% [IC95% : -12,0% à -16,9%]). La plus forte augmentation était associée à la consommation de viande rouge (+14,4% [IC95% : 9,1%-19,5%]).
Limitations
- Le modèle utilisé ne permet pas de prouver que la modification de ces habitudes alimentaires réduirait le risque lié à ces maladies.
- Pour chaque individu, l’impact sur la santé de chaque aliment peut être modifié par d’autres facteurs, comme d’autres habitudes alimentaires, le genre, l’âge, l’activité physique, l’adiposité, la génétique…
À retenir
Ces résultats montrent que certains aliments sont associés à une proportion substantielle de décès d’origine cardiaque, cérébrovasculaire ou métabolique aux Etats-Unis. Ces données peuvent aider les professionnels de santé, le public américain et les autorités de santé à mettre en place des mesures visant à améliorer la santé.
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