Autisme : que reste-t-il des facteurs de risque obstétricaux ?
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
Messages principaux
- Une étude de cohorte a comparé des familles de jumeaux parmi lesquels un enfant était atteint de troubles du spectre autistique (TSA): elle montre que le poids des complications périnatales dans le risque de développer ces TSA reste très limité au regard des paramètres génétiques.
Des études menées auprès de familles de jumeaux ont permis d’établir la prédominance des facteurs génétiques dans le risque de développer des TSA, avec une héritabilité de 80%. Une équipe internationale a mené une étude complémentaire pour préciser les différents paramètres périnataux qui sont également évoqués dans la littérature et pour lesquels il semble que les données soient disparates. Pour cela, ils ont en premier lieu conduit une étude auprès de jumeaux atteints-non atteints pour, dans un second temps, confronter ces données à la littérature par une méta-analyse.
Méthodologie
L’étude a été menée à partir de la cohorte TEDS britannique qui a été formée entre 1994 et 1996 à partir de familles de jumeaux. Celles parmi lesquelles au moins l’un des enfants avaient été identifié comme atteint de TSA possible ou probable ont été invitées à remplir des questionnaires permettant de confirmer ou non ce diagnostic lorsque les enfants avaient 8 ans (test CAST, DAWBA, ADI-R...). Si le diagnostic était confirmé, les jumeaux étaient suivis et invités à participer à des évaluations spécifiques vers 12-15 ans ; s’ils ne l’étaient pas (n=80 familles), ils étaient invités à constituer un groupe contrôle. Parallèlement, les données obstétricales et prénatales étaient analysées.
Principaux résultats
La comparaison des familles cas et des familles contrôles a montré des similarités en termes de sexe, d’ordre de naissance et de niveau socio-économique. En revanche, par rapport aux familles contrôles, les enfants TSA présentaient des différences en termes de gémellité (21,74 % de monozygotes vs 32,3 % dans les familles contrôles, p=0,03), de quotient intellectuel (94,7 s 105 points, p<0,001) et, logiquement, de score CAST (Childhood Asperger Syndrome Test, 37 question, score significatif au delà de 15) à l’âge de 8 ans (12,12 vs 4,30 points, p<0,001).
Les auteurs ont comparé les scores de complications obstétricales (score OES, 82 paramètres liés à la naissance chacun étant coté 0 en l’absence de problème, contre 1 lorsque la situation était suboptimale) : les enfants TSA avaient en moyenne un nombre d’items obstétricaux cotés 1 (suboptimal) de 8,68 contre 6,93 pour les autres. Cependant, ce chiffre était comparable entre les enfants TSA et leur jumeau non atteint.
La méta-analyse conduite parallèlement (n=24 articles) a identifié 10 facteurs de risque périnataux principaux, dont les plus significatifs étaient l’HTA maternelle, l’hémorragie utérine et l’exposition aux antibiotiques durant la grossesse. Les odds ratio étaient cependant modestes (respectivement 1,35, 1,20 et 1,10). L’ensemble confirme la place modeste de facteurs obstétricaux dans le risque de TSA par rapport aux facteurs génétiques.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé