A retenir
Une étude australienne qui a analysé les données d’admissions dans les établissements de soins tertiaires d’Adélaïde entre novembre 2019 et février 2020 montre décrit un doublement du risque de syndromes coronariens aigus (SCA) durant cette période où se combinaient une température élevée, une augmentation de la concentration en particules fines (PM 2,5 ≥25 mg/m³) et d’importants feux de brousse. En revanche, aucune association de ce contexte environnemental avec le syndrome de Takotsubo (syndrome du cœur brisé, favorisé par un taux élevé de catécholamines) n’a été observée ; cependant, le nombre limité de ces cas a sans doute limité la puissance de l’analyse.
Pourquoi est-ce important ?
Différentes études ont d’ores et déjà décrit une association entre l’exposition aiguë ou chronique aux particules fines ou à des températures élevées et le risque d’évènement cardiovasculaire ischémique. Par ailleurs, le stress lié à la proximité d’incendies d’ampleur pourrait aussi constituer un facteur de risque de SCA ou de syndrome de Takotsubo. Les contextes environnementaux défavorables associant ces différents évènements pourraient ainsi constituer un surrisque cardiovasculaire qu’il convient d’évaluer.
Méthodologie
Toutes les données des établissements de soins publics de troisième recours d’Adélaïde (Australie) ont été compilées entre novembre 2019 et février 2020. L’analyse de l’ensemble des patients répondant à un diagnostic d’infarctus du myocarde (IDM) a été menée en fonction des paramètres quotidiens de température et de concentration en particules fines ainsi qu’en fonction de la proximité des feux de brousse (<200 km).
Principaux résultats
Au total, 505 sujets ayant un SCA (dont la moitié sans élévation du segment ST) et 35 ayant un syndrome de Takotsubo ont été analysés sur la période (moyenne d’âge 69 ans, 62,7 % d’hommes). La température avait excédé 30°C durant le quart des 120 jours de cette période, avec un maximum à 43°C et les feux étaient à moins de 200 km d’Adélaïde durant 47 de ces 120 jours. Enfin, les particules fines étaient inférieures aux recommandations de l’OMS (20µg/m³ ) durant 14 jours seulement.
Il existait une relation directe entre la température ambiante et la fréquence des admissions pour SCA et une tendance entre la présence de feux de brousse et cette fréquence. La probabilité d'admission était significativement plus élevée lorsque la concentration en PM2,5 était supérieure aux recommandations (5 vs 4 admissions par jour). Une fois ces paramètres combinés, ces trois facteurs de risque étaient associés à un risque relatif d'admissions d'environ 200% par rapport aux jours ou aucun de ces trois paramètres n’étaient réunis (6 vs 3 admissions quotidiennes).
Aucun de ces trois facteurs n'a été associé à une tendance concernant la fréquence de l’admission pour syndrome de Takotsubo.
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