Augmentation du risque de chute chez les sujets âgés sous antiarythmiques
- Dalgaard F & al.
- J Am Geriatr Soc
- Agnès Lara
- Résumé d’article
À retenir
- Chez les sujets âgés souffrant de fibrillation atriale, les traitements régulateurs du rythme cardiaque (ralentisseurs et anti-arythmiques) sont associés à une augmentation du risque de syncope et de blessures liées aux chutes.
- Le risque apparaît de façon plus importante en cas d’association d’un ralentisseur et d’un anti-arythmique, et sous antiarythmiques en monothérapie, par rapport aux patients prenant des ralentisseurs cardiaques en monothérapie, en particulier avec l’amiodarone.
- Ce risque de syncope et de blessures est augmenté au cours des 3 premiers mois de traitement, avec une association plus forte au cours des 14 premiers jours, notamment avec les anti-arythmiques.
Chez les sujets âgés, plusieurs pathologies et traitements ont été associés au risque de chute et à leurs conséquences néfastes. Et dans la population croissante que représentent les personnes souffrant de fibrillation atriale (FA), les ralentisseurs cardiaques et les anti-arythmiques sont également susceptibles d’augmenter le risque de syncope et de chute sans que cela ait encore clairement été démontré. Une équipe danoise a donc entrepris d’évaluer ce risque de syncope et/ou de blessures liées aux chutes chez des sujets âgés traités pour FA (critère principal). Au total, 100.935 sujets de 65 ans ou plus souffrant de fibrillation atriale et disposant de prescriptions d’antiarythmiques (AA, amiodarone ou anti-arythmiques de classe 1c) ou de ralentisseurs de la fréquence cardiaque (RC, bêta-bloquants, anti-arythmiques de classe IV et digoxine) ont ainsi été inclus dans cette étude rétrospective à partir des registres nationaux danois. Dans cette population, l’âge médian était de 78 ans et 53% étaient des femmes. La grande majorité recevait des RC en monothérapie.
Un risque de syncope ou de blessures liées aux chutes majoré chez les sujets sous ralentisseur cardiaque ou sous anti-arythmique
Au cours d’une durée de suivi médiane de 2,6 ans, 17.132 sujets (17%) se sont blessés suite à une chute et 5.745 d’entre eux ont fait une syncope (5,7%). Ceux ayant eu l’un ou l’autre représentaient 20,9% de la population étudiée. Les fractures de fragilité (fémur, membres inférieurs, coude) étaient les blessures les plus fréquentes (60,9%). À 6 mois de suivi, le risque de syncope et/ou de blessure liée à une chute était plus important chez les sujets qui recevaient à la fois un RC et un AA (incidence cumulée de 5,7%). Il apparaissait plus faible chez les patients sous AA en monothérapie (4,6%) et plus réduit encore sous RC en monothérapie (4,3%).
Les anti-arythmiques plus à risque que les ralentisseurs
Lorsque les traitements en monothérapie étaient comparés, le taux d’incidence standardisé (pour 1.000 personnes-années) de syncope ou de blessures liées à une chute était plus important chez les sujets qui recevaient des AA que chez ceux qui prenaient des RC (1,29 [1,17-1,43]). De plus, la stratification par molécule a montré que parmi les AA, seule l’amiodarone augmentait significativement ce risque, tant en association avec un RC qu’en monothérapie (1,40 [1,26-1,55] pour ce dernier cas). Le risque de syncope et/ou de blessures associées aux chutes n’était pas linéaire dans le temps, mais apparaissait plus important au cours des 3 premiers mois de traitement (RC ou AA), et même au cours des 14 premiers jours, en particulier chez ceux qui étaient sous AA.
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