Association entre la douleur chronique et le déclin cognitif
- Caroline Guignot
- Résumé d’articles
Messages principaux
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Selon les données de suivi à 12 ans des participants de la cohorte française PAQUID, une douleur chronique modérée à sévère est associée à des performances cognitives globales plus faibles en comparaison de sujets ne présentant pas de douleur chronique ou une douleur chronique légère. Les tests neuropsychologiques montrent que c’est la vitesse de traitement cognitif qui est principalement affectée.
Pourquoi cette étude est importante
La plupart des études évoquant une association entre douleur chronique et déclin cognitif sont transversales. Les investigateurs de la cohorte PAQUID viennent d’étudier cette relation à partir d’une cohorte large et suivie durant 12 ans.
Les données de cette étude doivent être rapprochées de celles issues des rares études longitudinales menées sur le sujet et qui ont montré des résultats contradictoires (une négative, contre deux positives). Reste à déterminer si le déclin observé chez les sujets douloureux est uniquement lié à cette dernière ou si certains facteurs de confusion non identifiés pour l’heure (comorbidités, médicaments…) jouent également un rôle.
Méthodologie
PAQUID est une étude épidémiologique prospective qui a été initiée en 1988 en population générale. Elle a recruté initialement 3.777 individus ≥65 ans tirés au sort parmi la population de Gironde et de Dordogne afin d’étudier leur vieillissement cognitif et fonctionnel. Les patients faisaient l’objet d’un suivi tous les 2-3 ans au cours duquel ils remplissaient des questionnaires spécifiques (cognition par test MMSE, BVRT, IST, vitesse de traitement par test DSST, mémoire associative par test WPAT, attention par test ZCT) et avaient une consultation avec un neuropsychologue. Dans cette étude, seuls les sujets déclarant au moins une douleur chronique au début du suivi (c’est-à-dire quotidienne modérée ou intense depuis plus de 6 mois) ont été comparés aux autres (douleurs plus récente, moins intense, ou absence de douleur).
Principaux résultats
Les sujets douloureux chroniques étaient plus souvent des femmes (72% vs 53%), avaient un niveau d’éducation plus faible (38% vs 27%), et étaient également plus souvent diabétiques (12% vs 6%), dyspnéiques (30% vs 17%), dépressifs (16% vs 7%), ou étaient plus souvent traités par antalgiques (37% vs 20%).
L’analyse multivariée montre que la douleur chronique est associée à des scores de performance cognitive globale plus faibles à 12 ans de suivi (p=0,004). La vitesse de traitement (score DSST, p=0,002) semble particulièrement impactée, sans tendance spécifique concernant la mémoire.
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