Association codéine-ibuprofène : un risque de toxicité rénale et intestinale fatale en cas de prise prolongée

  • Fanny Le Brun
  • Actualités Médicales
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Le médicament Antarène Codéine® est une association d’ibuprofène et de codéine avec lequel plusieurs cas de toxicité rénale, gastro-intestinale et métabolique ont été signalés, parfois d’évolution fatale. Ces cas déclarés ont eu lieu dans des pays où ce médicament est disponible sans ordonnance, suite à une prise prolongée, à des doses supérieures aux doses recommandées, dans un contexte d’abus et de dépendance à la codéine.

En France, tous les médicaments contenant de la codéine sont soumis à une prescription médicale obligatoire mais l'Agence européenne des médicaments (EMA) a demandé que ces effets indésirables soient ajoutés au résumé des caractéristiques du produit (RCP) et à la notice.

Quels sont les risques ?

La prise prolongée de ce médicament peut entraîner :

  • Une insuffisance rénale et une hypokaliémie pouvant être à l’origine de faiblesse musculaire et de troubles de la conscience.
  • Des perforations et hémorragies gastriques ou intestinales ainsi qu’une anémie sévère.

Quelles informations donner aux patients ?

Il est important d’expliquer aux patients que la codéine est une molécule opiacée qui expose à un risque d’abus et de dépendance. Un patient qui ressentirait le besoin de consommer Antarène Codéine® à des doses supérieures ou pendant des durées plus longues que celles recommandées doit consulter son médecin.

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) souhaite rappeler les règles de bon usage d’un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) comme l’ibuprofène :

  • Utiliser la dose minimale efficace, pendant la durée la plus courte ;
  • Arrêter le traitement dès la disparition des symptômes ;
  • Éviter les AINS en cas de varicelle ;
  • Ne pas prendre d’AINS à partir du début du 6e mois de grossesse (contre-indication) ;
  • Ne pas prendre deux médicaments AINS en même temps ;
  • En cas de fièvre et/ou douleur, notamment dans un contexte d’infection courante comme une angine ou une toux, privilégier l’utilisation de paracétamol. En cas de prise d’AINS, ne pas prolonger le traitement au-delà de 3 jours en cas de fièvre et de 5 jours en cas de douleur.