ASCO 2023 - L'association d'une chimiothérapie et d'une radiothérapie préopératoires est une option sûre et efficace pour les sarcomes

  • Massimo Sandal
  • Actualités Congrès
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À retenir

  • La tolérance et l'efficacité de la chimiothérapie préopératoire par épirubicine+ifosfamide, associée à la radiothérapie, dans le traitement des sarcomes des tissus mous des membres et du tronc ont été étudiées.
  • La chimiothérapie associée à la radiothérapie préopératoire a permis d'obtenir une meilleure réponse partielle RECIST (20,3%) que la chimiothérapie seule (9,8%).
  • L'ajout d'une radiothérapie préopératoire entraîne une plus faible incidence de toxicité cutanée, neurologique et vasculaire, ainsi qu'une légère augmentation des complications postopératoires.

L'association de la radiothérapie et de la chimiothérapie pour le traitement préopératoire des sarcomes des tissus mous permet d'obtenir une meilleure réponse que la chimiothérapie préopératoire seule. C'est ce qu'indiquent les résultats de l'étude ISG-STS 1001 présentés à Chicago le 5 juin par Elena Palassini (Fondazione IRCCS Istituto Nazionale dei Tumori, Milan).

« Nous savons que la radiothérapie préopératoire est préférée par beaucoup ; nous pouvons dire que l'on peut ajouter la chimiothérapie en toute sécurité", a déclaré Elena Palassini. Dans la discussion qui a suivi, Arun S. Singh (UCLA, États-Unis) a déclaré que "la combinaison de la chimiothérapie et de la radiothérapie préopératoires devrait être envisagée si l'on souhaite préserver le membre".

L'étude a porté sur 287 patients atteints d'un sarcome localisé à haut risque des tissus mous des membres et du tronc, d'un diamètre ≥ 5 cm. 146 ont été traités par un schéma préopératoire de chimiothérapie (ChT ; épirubicine 120 mg/m2 + ifosfamide 9 g/m2) et de radiothérapie (RT), avec une dose planifiée de 44-50 Gy, fractionnée en doses de 2 Gy/jour pendant 5 jours par semaine. Les 141 autres patients ont été traités uniquement par chimiothérapie préopératoire et radiothérapie postopératoire (60-66 Gy prévus, fractionnés comme ci-dessus).

Presque tous les patients ont bénéficié d'une chirurgie conservatrice. 22,4% des patients ayant reçu une ChT+RT préopératoire ont bénéficié d'une chimiothérapie réduite (>25%), contre 13,4% des patients ayant reçu une ChT préopératoire seule. L'intensité médiane de la dose de ChT a été élevée dans les deux groupes.

La réponse RECIST était supérieure dans le groupe ChT+RT (20,3% de réponse partielle contre 9,8% dans le groupe ChT seul ; p=0,023). D'un point de vue histologique, les sarcomes les plus fréquents étaient le liposarcome à cellules rondes myxoïdes (MRCLPS) et le sarcome pléomorphe indifférencié (UPS). Pour le MRCLPS, 25,6% ont donné une réponse partielle dans le groupe ChT+RT, contre seulement 3,7% dans le groupe ChT, tandis que pour l'UPS, la différence de réponse partielle (20,6% contre 12,1%) n'était pas statistiquement significative.  

Le régime préopératoire ChT+RT est corrélé à une toxicité cutanée plus faible (75,2%, 2,2% d'événements graves, contre 98,9% et 8,7% dans le groupe ChT seul), à une toxicité neurologique (17,2% contre 7,3%) et à une toxicité vasculaire (13,1% contre 9,2%). Inversement, la prévalence postopératoire des déhiscences était plus élevée dans le groupe ChT+RT (9,0% contre 3,6%) et des séromes (10,4 % contre 2,8 %). 

Selon Elena Fumagalli (Centro di Riferimento Oncologico di Aviano, IRCCS), "cette étude est importante car le nombre de patients inclus est considérable, notamment car il s'agit d'une maladie rare pour laquelle il est difficile d'obtenir des données. Les complications postopératoires rapportées semblent être inférieures aux données historiques de la littérature ; les techniques de radiothérapie plus innovantes d'aujourd'hui sont certainement importantes. L'efficacité accrue des traitements combinés est contributive, en particulier dans les situations cliniques où l'on cherche à réduire le stade de la maladie. Dans la perspective d'une médecine de plus en plus "personnalisée", davantage de preuves dans ce contexte et une meilleure sélection des patients permettront d'établir quels patients ont un intérêt à bénéfier d'une thérapie combinée par rapport à la chimiothérapie seule, afin de pouvoir intensifier ou rétrograder respectivement les traitements dans le but de réduire les toxicités associées tout en maintenant une efficacité adéquate."