ASCO 2021 — Le pembrolizumab améliore la survie sans rechute dans le cadre du traitement adjuvant du mélanome
- Univadis
- Conference Report
À retenir
- Chez les patients atteints d’un mélanome réséqué à haut risque, un an de traitement adjuvant par pembrolizumab a entraîné une amélioration significative de la survie sans rechute (SSR), mais pas de la survie globale (SG), comparativement à l’ipilimumab ou à l’interféron à forte dose (IFD).
- « Une monothérapie à base d’anticorps anti-protéine de mort programmée 1 (Programmed Death-1, PD-1) doit être une option thérapeutique de référence dans le cadre du traitement adjuvant des mélanomes réséqués à haut risque », a commenté l’intervenant R. F. Grossmann.
Pourquoi est-ce important ?
- Au début de cet essai, deux traitements étaient autorisés par l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (Food and Drug Administration, FDA) dans le cadre du mélanome réséqué à haut risque : l’IFD et l’ipilimumab.
- Un bénéfice en termes de SG ou de SSR sous traitement adjuvant a été observé avec l’IFD comparativement à l’observation, et avec l’ipilimumab comparativement au placebo.
- Actuellement, on ne sait pas si l’administration d’un traitement adjuvant anti-PD-1 permet d’améliorer la SG dans ce contexte.
Méthodologie
- L’essai SWOG S1404 a inclus 1 303 patients atteints d’un mélanome de stade IIIa–IV réséqué à haut risque, qui n’avaient pas préalablement reçu une immunothérapie et ne présentaient pas de métastases dans le système nerveux central (SNC).
- Ils ont été affectés de manière aléatoire pour recevoir 200 mg de pembrolizumab toutes les 3 semaines pendant 1 an (n = 640), ou un traitement de référence à la discrétion de l’investigateur, notamment de l’IFD pendant 1 an (n = 146) ou 10 mg/kg d’ipilimumab pendant 3 ans (n = 421).
- La durée de suivi était de 5 ans pour l’imagerie et de 10 ans pour les événements.
Principaux résultats
- Critère d’évaluation principal de la SG (population en intention de traiter [Intention-To-Treat, ITT) : aucune amélioration n’a été observée avec le pembrolizumab, comparativement au traitement de référence (TR) ; rapport de risque (RR) de 0,84 (IC à 95 % : 0,62–1,13), P = 0,21.
- Critère d’évaluation principal de la SG dans le sous-groupe de patients exprimant le ligand 1 de mort programmée (Programmed Death-Ligand 1, PD-L1) : aucune amélioration n’a été observée avec le pembrolizumab, comparativement au TR ; RR de 0,88 (IC à 95 % : 0,60–1,29), P = 0,45.
- Critère d’évaluation principal de la SSR (ITT) : une amélioration a été observée avec le pembrolizumab, comparativement au TR ; RR de 0,74 (IC à 95 % : 0,57–0,96), P < 0,001.
- Événements indésirables (EI) avec le pembrolizumab, l’ipilimumab et l’IFD (en % de patients) :
- Tous les EI de grades 3–5 : 31,7 / 57,5 / 71,9.
- Tous les EI de grades 3–5 liés au traitement : 19,5 / 49,2 / 71,2.
- Interruption du traitement en raison d’EI : 16,9 / 64,8 / 24,7.
- Deux patients sont décédés d’un EI dans le groupe pembrolizumab (une myocardite, une leucémie sept mois après le traitement) et dans le groupe ipilimumab (une colite, une pneumopathie), respectivement. Aucun patient ayant reçu de l’IFD n’est décédé.
Commentaire d’expert
« Nous avons besoin d’un traitement adjuvant afin de prévenir les récidives et d’améliorer la survie globale. Actuellement, le problème est que la plupart des patients présentent une récidive malgré un traitement ou présentent une récidive de toute manière, et seulement environ 15 % des patients retirent un bénéfice du traitement. L’essai S1404 a utilisé la SG comme critère d’évaluation principal, ce qui était impressionnant. Cependant, l’analyse finale per protocole a été réalisée de manière assez précoce, avec un petit nombre d’événements, ce qui a limité la puissance statistique permettant de détecter une différence. Le traitement post-récidive a le potentiel d’affecter la survie globale, mais celle-ci n’a pas été rapportée chez un grand nombre de patients, ce qui pourrait avoir affecté les résultats de cette étude », a souligné Alexander M. Menzies, professeur à l’Institut australien du mélanome (Melanoma Institute Australia), à Sydney.
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