ASCO 2021 — L’étude TOTEM exclut tout bénéfice associé à un suivi très intensif dans le cadre du cancer de l’endomètre « avec grande certitude »

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  • Conference Report
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À retenir

  • Les résultats finaux de l’étude TOTEM démontrent qu’un suivi intensif des patientes traitées pour un cancer de l’endomètre ne permet pas d’améliorer la survie globale, même chez les patientes à haut risque.
  • En outre, aucune différence n’a été observée au niveau de la survie sans rechute (SSR), de la qualité de vie liée à la santé (QdV-LS) ou de l’observance.

Pourquoi est-ce important ?

  • Un suivi intensif des soins anticancéreux pourrait augmenter inutilement le stress des patientes, les effets indésirables et les coûts.
  • Le taux de récidive du cancer de l’endomètre (CE) est de moins de 20 %, principalement au cours des 3 premières années. Pourtant, peu d’essais contrôlés randomisés ont évalué l’effet d’une réduction du nombre de visites et d’examens planifiés.
  • D’après l’intervenant, les recommandations établies au cours des années 2000 étaient contradictoires, les programmes de suivi développés par les centres étaient hétérogènes et basés sur « des données probantes étonnamment faibles ».

Méthodologie

  • L’étude TOTEM devait comparer un schéma de suivi intensif (INT) et un schéma de suivi minimaliste (MIN) pendant une durée de suivi de 5 ans chez des patientes atteintes d’un cancer de l’endomètre, en termes de survie globale à 5 ans (SG5).
  • 1 884 patientes âgées de plus de 18 ans (âge médian de 63,5 ans), tous stades confondus, qui avaient fait l’objet d’un traitement chirurgical du CE principalement dans des centres italiens et qui présentaient une rémission complète cliniquement confirmée, ont été affectées de manière aléatoire pour faire l’objet d’un schéma de suivi INT ou MIN pendant 5 ans, avec pour objectif de démontrer une amélioration de 75 % à 80 % de la SG5 dans l’ensemble de la cohorte avec le schéma INT.
  • Les patientes ont été stratifiées selon le risque de récidive faible (RF ; stade IA G1–2) ou élevé (RE ; stade IA G3 ou stade supérieur ou égal à IB).
  • Procédures pour les patientes du groupe RF INT : Des examens aux mois 0, 4, 8, 12, 16, 20, 24, puis tous les 6 mois par la suite ; un frottis annuel ; une tomodensitométrie (TDM) du thorax, de l’abdomen et du bassin à 12 et 24 mois. RF MIN : des examens cliniques uniquement à des intervalles de six mois.
  • Procédures pour les patientes du groupe RE : INT : Des examens cliniques comme décrits ci-dessus, ainsi que 12 mesures du taux d’antigène tumoral 125 (Cancer Antigen 125, CA125), 8 échographies abdominales et transvaginales, un frottis annuel et une TDM annuelle. MIN : Un examen clinique de moins, par rapport au groupe INT ; une TDM uniquement aux mois 12 et 24 ; pas d’analyses biologiques ; pas d’échographie.
  • La durée de suivi médiane était de 66 mois.
  • Financement : Rete Oncologica Piemonte e Valle d’Aosta.

Principaux résultats

  • SG5 : 91,3 % (INT), contre 90,6 % (MIN) ; rapport de risque (RR) de 1,12 ; P = 0,429.
  • INT, contre MIN, chez les patientes RF : 94,1 %, contre 96,8 % ; RR de 1,48 ; P = 0,365.
  • INT, contre MIN, chez les patientes RE : 85,3 %, contre 84,7 % ; RR de 0,96 ; P = 0,814.
  • SSR : aucune différence pertinente n’a été observée entre les groupes INT et MIN.
  • Aucune différence n’a été observée au niveau de la QdV-LS (disponible pour 50 % des patientes) entre les bras.
  • L’observance était similaire dans les deux groupes : 74,7 % (INT), contre 75,9 % (MIN), malgré un nombre nettement plus élevé d’examens enregistrés dans le groupe INT (moyenne de 9,7, contre 2,9).