ASCO 2021 — Commentaire d’expert : les hauts et les bas des cancers liés au VPH au cours des 17 dernières années
- Univadis
- Conference Report
Cheng-I Liao est médecin à l’hôpital général des anciens combattants de Kaohsiung, à Taïwan.Lors de la réunion 2021 de la Société américaine d’oncologie clinique (American Society of Clinical Oncology, ASCO), il a présenté les résultats d’une étude visant à déterminer l’incidence et les tendances des cancers liés au virus du papillome humain (VPH) aux États-Unis sur 17 ans. Les résultats s’appuient sur les données de 657 317 personnes, obtenues à partir du programme de statistiques sur le cancer des États-Unis (United States Cancer Statistics), entre 2001 et 2017.
- Selon notre étude, chez les jeunes femmes, les cas de carcinome du col de l’utérus diminuent systématiquement de 1 % par an.
- Ce résultat pourrait être lié au dépistage, mais aussi, probablement, à la vaccination de la population.
- Des variations spécifiques à l’âge ont toutefois été observées, avec une baisse annuelle de 4,63 % de l’incidence du cancer du col de l’utérus chez les femmes plus jeunes (âgées de 20 à 24 ans). Cela pourrait être dû à un effet potentiel de la vaccination.
- Plus de 80 % des cancers masculins associés au VPH étaient des carcinomes épidermoïdes (CE) oropharyngés, une incidence près de 5 fois plus élevée que celle observée pour les cancers de ce site chez les femmes.
- Les cancers associés au VPH qui ne font pas l’objet d’une politique standardisée de dépistage (en particulier le CE anal et rectal) ont augmenté et devraient dépasser le carcinome du col de l’utérus dans les cinq ans, dans certains groupes de patients.
- Certaines données sont surprenantes. Par exemple, le CE anal/rectal féminin est associé à la variation annuelle en pourcentage (VAP) la plus élevée (2,75 ; p < 0,05). Cette variation était même plus importante que celle observée dans le cadre du CE oropharyngé masculin (VAP = 2,71 ; p < 0,05).
- L’absence de méthodes de dépistage standard pour ces cancers liés au VPH (autres que celui du col de l’utérus) est considérée comme étant la raison de cette augmentation.
- Il convient également de noter que nos résultats ne peuvent pas être généralisés à d’autres pays, car la prévalence des cancers associés au VPH est différente d’une région et d’une population à une autre. L’infrastructure pour le dépistage ou la vaccination est également différente. Nous devons réaliser un travail similaire pour faire un état des lieux actuel dans plusieurs pays, et pourrons à partir de là aller plus loin pour solutionner le problème clinique.
- Le dépistage et la vaccination contre le VPH jouent un rôle central dans le soutien des efforts de réduction des cancers liés au VPH, mais de nombreux obstacles demeurent.
- Il s’agit parfois d’un problème de ressources, étant donné que de nombreuses personnes, même dans les pays à revenus élevés, ne peuvent pas accéder aux programmes de dépistage.
- La pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) a exacerbé les disparités existantes et a réduit davantage l’observance au dépistage et à la vaccination. De fait, nous nous attendons à une augmentation des taux de cancers liés au VPH au cours des prochaines années.
- En réalité, à l’heure actuelle, l’élargissement de la vaccination contre le VPH constitue le moyen le plus simple de contrôler ces cancers.
- L’éducation est, quant à elle, essentielle pour promouvoir et renforcer l’adhésion au vaccin anti-VPH. Cela nécessite des approches sur mesure, car les raisons derrière les refus de vaccination pourraient être très différentes entre les pays et les sous-populations.
- Seul le cancer du col de l’utérus dispose de lignes directrices relatives au dépistage et à la vaccination. Les autres cancers associés au VPH doivent faire l’objet de davantage de recherches pour mettre au point des méthodes de dépistage.
- Si nous maintenons le cap fixé par les programmes de dépistage et de vaccination contre le VPH, nous pourrons éliminer le cancer du col de l’utérus à l’avenir, l’un des objectifs de l’Initiative de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus. Nous n’avons pas d’autre choix que de continuer sur cette lancée. Si nous hésitons, nous n’atteindrons pas notre objectif, en particulier pendant la pandémie de COVID-19.
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