ASCO 2021 — Commentaire d’expert : comment affiner le traitement d’induction dans le cadre du sarcome d’Ewing
- Univadis
- Conference Report
Roberto Luksch est un docteur en médecine au sein de l’unité d’oncologie pédiatrique, à la Fondazione IRCCS Istituto Nazionale dei Tumori, à Milan, en Italie.À l’occasion du congrès de l’ASCO 2021, il a présenté les résultats de l’étude EW-1, qui visait à éclaircir le rôle de l’intensification de la dose de la chimiothérapie d’induction dans le cadre du sarcome d’Ewing (SE) chez l’enfant, l’adolescent et le jeune adulte. Des experts du Groupe italien d’étude du sarcome (Italian Sarcoma Group, ISG) et de l’Associazione Italiana Ematologia ed Oncologia Pediatrica (AIEOP) ont participé à l’étude.
- Environ un tiers des patients atteints d’un SE présentent une maladie récidivante (souvent mortelle), même après une réponse favorable au traitement initial.
- Comme une récidive peut survenir plus tard après le traitement d’induction, le suivi de ces patients peut aller jusqu’à 10 ans.
- Il existe un fort besoin non satisfait en traitements efficaces dans ce contexte.
- La chimiothérapie d’induction joue un rôle essentiel dans l’évaluation du risque de récidive.
- Certaines données suggèrent que les clones de résistance pourraient être sélectionnés après une phase d’induction « légère ».
- Ainsi, nous nous sommes concentrés sur la rechute chez les patients adolescents et jeunes adultes ayant reçu un diagnostic de SE localisé à partir de 2009, à l’époque où la chimiothérapie était la seule option thérapeutique systémique lors de l’apparition de la maladie.
- Nous avons tenté d’améliorer la phase d’induction, en comparant le schéma thérapeutique de référence (chimiothérapie d’intensité modérée toutes les 3 semaines) à un schéma plus agressif avant l’intervention chirurgicale.
- L’objectif était d’obtenir un nombre plus élevé de réponses histologiques et, par conséquent, d’utiliser un traitement d’entretien moins intense après la chirurgie.
- De plus, nous avons cherché à raccourcir le traitement, qui dure généralement entre 13 et 14 cycles, ce qui représente une année vraiment difficile pour nos jeunes patients.
- Dans l’ensemble, les données n’ont montré aucune amélioration de la survie sans événement avec un traitement d’induction intense.
- Cependant, un bénéfice a été observé dans une sous-population de patients qui ont obtenu une réponse favorable au traitement d’induction intense : ils présentaient les mêmes résultats que d’autres patients ayant reçu un schéma plus court (neuf cycles).
- Les événements indésirables étaient plus fréquents avec des schémas de chimiothérapie plus intenses, mais ils étaient toujours tolérables s’ils étaient correctement pris en charge.
- Aucune différence liée aux facteurs pronostiques traditionnels, tels que l’âge au moment du diagnostic, le site de la tumeur ou le volume de la tumeur, n’a été observée.
- Ce résultat peut être attribuable en partie au traitement initial agressif.
- Les adolescents et les jeunes adultes constituent une population spéciale qui a des besoins cliniques et psychologiques spécifiques.
- Par exemple, il est obligatoire de prêter attention aux risques à long terme, en particulier les secondes tumeurs liées aux traitements anticancéreux antérieurs.
- La radiothérapie et la chimiothérapie myéloablative sont associées aux risques les plus élevés, nous essayons donc de ne pas utiliser ces deux traitements chez un même patient.
- Je le reconnais, il peut sembler étrange que dans le cadre du traitement du SE, nous allions à l’encontre de la tendance prédominante en oncologie.
- Nous nous concentrons sur l’augmentation de l’intensité du traitement plutôt que sur sa réduction, même dans un contexte non métastatique.
- Je pense que cette stratégie en vaut la peine si elle peut nous permettre de réduire la durée du traitement.
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