ASCO 2019 — Carcinome du nasopharynx : le traitement d’association par gemcitabine et cisplatine suivi d’une radiochimiothérapie retarde la récidive

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À retenir 

  • Chez les patients atteints d’un carcinome du nasopharynx (CNP) locorégionalement avancé, non métastatique, de stade III–IVB et non préalablement traité, la chimiothérapie d’induction (CI) à base de gemcitabine et de cisplatine (GP) suivie d’une radiochimiothérapie concomitante (CI + RCTC) a été bien tolérée et a significativement amélioré la survie sans récidive (SSR), par rapport à la RCTC seule.

Pourquoi est-ce important 

  • Ce schéma a déjà démontré une efficacité impressionnante dans le traitement du CNP métastatique-récidivant.

Protocole de l’étude 

  • Analyse principale d’une étude de phase III visant à comparer l’association CI + RCTC (n = 242) avec la RCTC (n = 238) chez 480 patients atteints d’un CNP, locorégionalement avancé, non métastatique, de stade III–IVB et non préalablement traité.
  • La SSR a été définie en fonction de la récidive locorégionale/à distance métastatique et/ou du décès.
  • Financement : Qilu Pharmaceutical.

Principaux résultats 

  • Dans le groupe CI + RCTC, 239 patients ont débuté la CI à base de GP, parmi lesquels 2,1 % ont reçu ≥ 2 cycles de cisplatine concomitants.
  • La SSR à 3 ans était de 85,3 % avec l’association CI + RCTC contre 76,5 % avec la RCTC (RR stratifié : 0,51 ; IC à 95 % : 0,34–0,77 ; P = 0,001).
  • La SSR à distance à 3 ans était de 91,1 % avec l’association CI + RCTC contre 84,4 % avec la RCTC (RR stratifié : 0,43 ; IC à 95 % : 0,25–0,73).
  • La SG à 3 ans était de 94,6 % avec l’association CI + RCTC contre 90,3 % avec la RCTC (RR stratifié : 0,43 ; IC à 95 % : 0,24–0,77).
  • 76 % des patients recevant l’association CI + RCTC et 56 % recevant la RCTC ont présenté des événements indésirables de grades 3–4 ; l’incidence des événements myélotoxiques et des toxicités gastro-intestinales était particulièrement élevée avec l’association CI + RCTC.
  • L’incidence des toxicités tardives de grades 3–4 était inférieure avec l’association CI + RCTC (9 %), par rapport à la RCTC (11 %), malgré une dose cumulative plus élevée de cisplatine.

Limites

  • Les patients atteints d’une maladie T3-4 sans atteinte ganglionnaire étaient exclus.

Commentaires des experts

  • « Dans la discussion actuelle, il reste une question floue : puisqu’il s’agit de schémas thérapeutiques intensifs, que les médicaments soient administrés avant ou après, quels patients devrions-nous exclure ? Quels sont les patients à risque très élevé ? », a demandé A. Dimitrios Colevas, MD, de l’Institut du cancer de Stanford (Stanford Cancer Institute) en Californie, qui n’était pas impliqué dans l’étude.