Arthrite juvénile idiopathique : quels sont les facteurs environnementaux favorisants ?

  • Clarke SLN & al.
  • Rheumatology (Oxford)

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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La prévalence de l’arthrite juvénile idiopathique (AJI) est évaluée à 32,6 pour 100.000 enfants dans la population caucasienne. La survenue de la maladie serait liée à un ensemble de facteurs génétiques, épigénétiques et environnementaux, mais le niveau de preuve est souvent insuffisant concernant ces différents paramètres. Une équipe britannique a passé en revue la littérature de ces dernières décennies afin d’identifier l’ensemble des paramètres environnementaux suspectés d’être protecteurs ou déclencheurs de la maladie et d’en tirer, lorsque les données sont suffisantes, une évaluation chiffrée.

Ils ont pu conduire leur travail à partir de 39 publications dont 11 études de cohorte et 28 études cas-contrôles. Dans l’ensemble, elles ont évaluée un ensemble de 66 paramètres environnementaux dont seuls 8 ont pu être intégrés à une méta-analyse.

Principaux résultats

Le principal facteur pour lequel les données sont les plus robustes sont la césarienne qui constitue un facteur de risque (OR 1,11 [1,01-1,22]). Les données des autres facteurs périnataux étudiés étaient pour la plupart moins convaincants (poids de naissance, naissance pré- ou post-terme, taux de vitamine D…).

Le second facteur pour lequel les données sont les plus robustes sont le tabagisme : en effet, les enfants nés de mères qui fumaient en période prénatale semblaient protégés (ORa poolé 0,70 [0,58-0,85]).

Les données relatives aux facteurs de vie précoces (IMC, emploi des parents, place dans la fratrie, allaitement) sont moins convaincantes. Par ailleurs, les données relatives aux allergies (rhinite, alimentaire) ou aux antibiotiques sont contradictoires et ne permettent pas de conclure. La vie en crèche ou en milieu rural pourrait constituer un facteur protecteur mais les études sont encore rares.

In fine, cette étude conclut à la nécessité de conduire des études complémentaires pour explorer les nombreux paramètres pour lesquels il n’est pas possible de trancher actuellement. L’hypothèse hygiéniste qui est parfois évoquée ne peut être pour l’heure confirmée, étant donné les données parfois contradictoires relatives aux paramètres qui lui sont spécifiques. Le rôle du microbiote pourrait être déterminant, et l’impact d’une naissance par césarienne sur le risque d’AJI pourrait soutenir cette hypothèse. Par ailleurs, les facteurs environnementaux pourraient aussi avoir une influence sur l'évolution ou la gravité de la maladie et leur impact sera aussi précieux à étudier.

In fine, la majorité de ces études correspond à des études d’association et ne permettent pas d’établir s’il s’agit de corrélation ou de causalité.