Arthrite juvénile idiopathique : quelle relation entre l’étanercept, les anticorps anti-étanercept et activité de la maladie ?
- Bader-Meunier B & al.
- Semin Arthritis Rheum
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Cette étude observationnelle française n’a pas montré de relation significative entre les taux sanguins d’étanercept (ETN), les anticorps anti-ETN et l’activité ou l’inactivité clinique de la maladie chez des patients souffrant d’arthrite juvénile idiopathique. Les auteurs ont avancé plusieurs explications à cette absence de relation, notamment le fait que plus de 70% des sujets inclus étaient cliniquement inactifs à l’inclusion, les patients en échec à l’ETN n’ont probablement pas été enrôlés. Dans tous les cas, le taux de patients présentant une maladie cliniquement inactive n’était pas différente quelle que soit la concentration en ETN. Cette étude menée sur une large population de sujet de moins de 18 ans suggère que le taux d’anticorps anti-ETN serait marginal dans la population pédiatrique et ne permet pas de supporter la nécessité d’un suivi des concentrations en ETN ou anticorps anti-ETN chez les sujets qui n’atteignent pas l’activité clinique de la maladie.
Pourquoi cette étude est intéressante ?
Bien que l’étanercept ait démontré une bonne efficacité chez les patients souffrant d’arthrite juvénile idiopathique (AJI), environ 10 à 22% des patients naïfs de traitement biologique arrêtent l’ETN dans les 12 mois pour cause d’inefficacité ou de réponse insuffisante. Les mécanismes sous-jacents ne sont pas encore clairement élucidés. Aucune étude n’avait encore investigué l’éventuelle relation entre le taux d’ETN circulant ou l’immunogénécité des patients traités par ETN et l’activité de la maladie chez des patients souffrant d’AJI. D’où l’intérêt de cette étude.
Méthodologie
Cette étude prospective a été menée chez des sujets de moins de 18 ans souffrant d’AJI et traités par étanercept (ETN) au sein de sept centres de rhumatologie pédiatrique français. Les données cliniques et pharmacologiques ont été collectées lors de deux visites. L’activité de la maladie a été évaluée selon les critères de Walace et le score de JADAS10 (Juvenil Arthritis Disease Activity Score).
Principaux résultats
Au total, 126 sujets (30 hommes) ont été enrôlés. L’âge moyen à l’inclusion était de 10,5 ans, la durée moyenne de la maladie de 4,6 ans et la durée moyenne du traitement par ETN de 569 jours. À l’inclusion,76% des patients avaient une maladie cliniquement inactive. Avant la seconde visite, 17% des patients avaient quitté l’étude pour cause de réponse insuffisante au traitement. Le délais médian entre deux visites était de 366 jours. La concentration en ETN variait de 0,15 à 20,5 microgramme/mL et ne différait pas significativement entre les patients qui avaient continué l’étude et ceux qui s’étaient retirés pour cause de réponse insuffisante au traitement.
Aucune relation significative n’a été mise en évidence entre la concentration en ETN et l’inactivité clinique de la maladie quel que soit le modèle statistique utilisé (régression logistique univariée ou multivariée), ni après ajustement aux caractéristiques individuelles, et ce quel que soit le délai depuis le diagnostic, le délai après récupération de l’échantillon biologique, ou encore l’utilisation de corticoïdes ou de méthotrexate.
Principales limitations
Aucun patient n’a été inclus au moment de l’initiation d’un traitement par ETN.
Financement
Cette étude a été financée par l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris.
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