Arthrite inflammatoire : qu’est-ce qui motive les patients à réaliser une activité physique ?
- Davergne T & al.
- BMC Musculoskelet Disord
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Alors qu’il est admis que les patients atteints d’arthrite inflammatoire tirent un bénéfice à la pratique d’une activité physique régulière, malheureusement ils sont globalement plus sédentaires que la population générale. Une étude internationale vient de montrer que :
- Les deux tiers de ces patients ont un niveau d’activité physique faible à modéré ;
- Un peu moins d’un tiers atteint le niveau d’activité physique recommandé, à savoir 7.000 pas par jour ;
- Le score global obtenu au questionnaire Inflammatory FAcilitators and Barriers (IFAB) a été corrélé au niveau réel d’activité physique pratiqué par le sujet.
Cet outil simple peut ainsi renseigner le praticien et l’aider à accompagner son patient à s’engager dans une activité physique régulière adaptée.
Importance de ces résultats
L’inactivité physique a été identifiée comme étant le 4e facteur de risque de mortalité dans le monde. En cas d’arthrite inflammatoire, l’activité physique est bénéfique pour la maladie rhumatismale elle-même, mais également pour les comorbidités, notamment les maladies cardiovasculaires. Jusqu’à présent, seules les barrières à la pratique d’une activité physique étaient évaluées dans les études. Ici, les deux volets – éléments freinateurs et facilitateurs – ont été étudiés pour une approche plus globale.
Méthodologie
Cette étude internationale, multicentrique et transversale a été menée en 2019-2020. Elle a inclus consécutivement des patients atteints de spondyloarthrite (SpA), polyarthrite rhumatoïde (PR) ou de rhumatisme psoriasique (RhumPso). Le questionnaire IFAB est constitué de 10 items. Son score varie de -70 à +70. Le score le plus faible indiquant que le patient a de nombreuses barrières. Le niveau d’activité physique était quantifié par le questionnaire International Physical Activity Questionnaire Short form (IPAQ-S), le nombre de pas quotidien mesuré par smartphone et l’aptitude au changement évaluée par un questionnaire spécifique.
Principaux résultats
Sur les 245 patients inclus, les données de 150 ont réellement été analysées, dont 46% avaient une SpA, 42% une PR et 12% un RhumPso. Leur âge moyen était de 48,6 ans, la durée moyenne de leur maladie de 11,7 ans et 60% d’entre eux étaient des femmes. Plus des deux tiers (69%) étaient traités par DMARD biologiques. Le score moyen du questionnaire IFAB était de 6,0 (médiane de 4,0).
Pour les sujets interrogés, les déterminants les plus fréquents étaient la présence ou l’absence de symptômes (74%), puis le fait de savoir ou non que l’activité physique était bénéfique pour la santé (73%). Si pour l’ensemble de la population, les freins à la pratique d’une activité physique étaient modérés (score moyen IFAB de 6 ± 19,2), 26% des sujets présentaient un niveau important de réticence à la pratique d’une activité physique (score IFAB <5), justifiant d’une intervention ciblée.
De nombreux sujets avaient cependant le sentiment de ne pas pratiquer suffisamment d’activité physique (37%). Ce qui était assez cohérent avec le score IPAQ-S modéré et le faible nombre de pas quotidiens pratiqués (4.578 en valeur médiane). Seulement 27% des participants marchaient plus de 7.000 pas par jour. Parmi les sujets étudiés, 38% avaient un niveau d’activité physique élevé, 46% un niveau modéré et 16% un niveau faible.
En analyse multivariée, une corrélation significative a été mise en évidence entre l’activité physique (score IPAQ-S) et le score global IFAB, ainsi qu’entre l’aptitude au changement de comportement et le score global IFAB. En revanche, le nombre de pas par jour n’était pas corrélé avec le questionnaire IPAQ-S.
Ainsi, pour un patient, le score global de ses facteurs bloquants et facilitateurs vis-à-vis de la pratique d’une activité physique étaient corrélés au niveau d’activité physique qu’il pratique mesuré par IPAQ-S. Ce dernier pourrait donc être considéré comme un outil à utiliser en pratique clinique.
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