Arrêt des antidépresseurs pendant la grossesse et résultats psychiatriques indésirables durant la période postpartum
- Miriam Davis
- Résumé d’article
À retenir
- Selon une méta-analyse de deux études de cohorte nationales en Europe, les femmes dont l’utilisation d’antidépresseurs était stable avant la grossesse et qui ont arrêté de les prendre au cours du deuxième ou du troisième trimestre étaient à risque plus élevé de présenter un résultat psychiatrique indésirable durant la période postpartum que les femmes qui ont continué de prendre leurs antidépresseurs pendant toute la grossesse.
Pourquoi est-ce important ?
- Les résultats de la plus grande étude de ce type suggèrent que les femmes atteintes d’une maladie mentale grave ne doivent pas arrêter leurs antidépresseurs pendant la grossesse, déclarent les auteurs.
Méthodologie
- Une méta-analyse a porté sur 2 études de cohorte rétrospectives menées à l’échelle nationale (n = 57 934 grossesses totales enregistrées au Danemark entre 1997 et 2016 et en Norvège entre 2009 et 2018) et s’étant appuyées sur des registres de médicaments sur ordonnance.
- Quatre trajectoires longitudinales d’utilisation d’antidépresseurs pendant la grossesse ont été étudiées :
- Femmes ayant continué de prendre leurs antidépresseurs (groupe de référence) : utilisation constante d’antidépresseurs tout au long de la grossesse et remontant à six mois avant la grossesse.
- Femmes ayant arrêté de prendre leurs antidépresseurs de façon tardive (femmes dont l’utilisation d’antidépresseurs était auparavant stable) : utilisation stable d’antidépresseurs au cours des six mois précédant la grossesse et arrêt au cours du deuxième ou du troisième trimestre.
- Femmes ayant arrêté de prendre leurs antidépresseurs de façon tardive (femmes dont l’utilisation d’antidépresseurs a été de courte durée) : utilisation accrue d’antidépresseurs avant la grossesse et arrêt au cours du deuxième ou du troisième trimestre.
- Femmes ayant arrêté tôt de prendre leurs antidépresseurs : diminution de l’utilisation d’antidépresseurs au cours des six mois précédant la grossesse et arrêt de leur prise au début de la grossesse.
- Critères d’évaluation principaux : l’instauration de psycholeptiques (par ex., des antipsychotiques ou des sédatifs), les urgences psychiatriques ou l’automutilation, chaque fois au cours d’une période postpartum d’un an.
- Financement : Conseil norvégien de recherche ; autres.
Principaux résultats
- Seule une des quatre trajectoires, celle des femmes ayant arrêté tardivement de prendre leurs antidépresseurs (femmes dont l’utilisation d’antidépresseurs était auparavant stable), a été associée à un risque plus élevé d’un seul résultat indésirable durant la période postpartum, à savoir l’instauration de psycholeptiques (rapport de risque [RR] : 1,13 [1,03–1,24], soit une augmentation de 13 %), par rapport aux femmes ayant continué de prendre leurs antidépresseurs.
- Le risque accru était encore plus élevé dans le sous-groupe de femmes ayant des antécédents de troubles affectifs (RR : 1,28 ; IC à 95 % : 1,12–1,46).
- Aucune des trajectoires n’a été associée à un risque plus élevé concernant les deux résultats psychiatriques les plus graves durant la période postpartum.
Limites
- La méthodologie de l’étude était rétrospective et observationnelle.
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