Apports glucidiques et espérance de vie, ni trop, ni trop peu
- Seidelmann SB & al.
- Lancet Public Health
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Les résultats de l’étude ARIC (15.428 sujets) ainsi que la méta-analyse ayant inclus 7 autres cohortes (432.179 sujets) montrent qu’une trop faible ou trop forte consommation en glucides serait associée à une augmentation de la mortalité. L’apport offrant le meilleur bénéfice se situerait entre 50 et 55% de glucides. La diminution des apports en glucides favorisant des apports plus élevés en protéines et lipides d’origine animale serait associée à une augmentation de la mortalité alors que le report de la diminution des apports énergétiques en glucides en faveur de protéines et lipides d’origine végétale diminuerait la mortalité.
Pourquoi cette étude a-t-elle été menée ?
Les régimes favorisant une diminution des glucides au profit d’une augmentation des apports en protéines et lipides d’origine animale remportent un certain succès depuis quelques années. Cependant, l’impact sur la mortalité d’une restriction à long terme en glucides est un sujet controversé et dépend semble-t-il pour beaucoup par quoi ces glucides sont remplacés (graisses et protéines animales ou végétales). De fait, des chercheurs ont souhaité en savoir plus sur l’association potentielle entre diminution des apports en glucides et mortalité.
Méthodologie
Au total, 15.428 sujets américains âgés de 45 à64 ans ont renseigné leur consommation alimentaire à l’inclusion dans l’étude ARIC (Atherosclerosis Risk in Communities) entre 1987 et 1989. La mortalité toutes causes confondues a été suivie ainsi que l’association entre le pourcentage de apports en glucides et la mortalité toutes causes confondues. Une méta-analyse incluant l’étude ARIC et sept autres cohortes d’études prospectives multinationales ont évalué les mêmes critères. Enfin, l’impact sur la mortalité de la substitution isocalorique de ces glucides par des sources de protéines et graisses animales ou végétales a également été évaluée.
Principaux résultats
Durant le suivi médian de 25 ans, 6.283 sujets de la cohorte ARIC sont décédés, ainsi que 40.181 à travers toutes les cohortes incluses.
Les sujets pour lesquels les glucides représentaient une faible part des apports énergétiques étaient plus susceptibles d’être des jeunes, des hommes, d’origine ethnique non africaine, ayant un IMC élevé, pratiquant peu d’activité physique durant leur temps libre, ayant de hauts revenus, fumant et souffrant de diabète.
Quelle que soit la consommation de glucides, les apports énergétiques moyens en protéines et lipides étaient plus souvent d’origine animale que végétale. Et, les sujets qui avaient la plus faible consommation en glucides (quantile le plus faible) avaient également la plus forte consommation en protéines et graisses animales, ainsi que la plus faible consommation en fibres par rapport à ceux qui avaient une consommation de glucides plus élevée (quel que soit le quantile).
Les analyses portant sur la cohorte ARIC ont montré après ajustement une association selon une courbe en U entre le pourcentage des apports énergétiques d’origine glucidique et la mortalité. Le pourcentage moyen d’apports en glucides était de 48,9%, et un apport entre 50 et 55% était associé à la plus longue espérance de vie.
La méta-analyse de l’ensemble des cohortes (432.179 sujets) a révélé qu’un faible apport énergétique en glucides (<40%) et une forte consommation de glucides (>70%) augmentaient le risque de mortalité par rapport à un apport jugé modéré. Les hazard ratio poolés étaient de 1,20 [1,09-1,32] pour une faible consommation en glucides et de 1,23 [1,11-1,36] pour une forte consommation. Les résultats de la méta-analyse sont donc tout à fait cohérents avec ceux de la courbe en U mise en évidence avec l’étude ARIC. Les analyses portant sur les remplacements des glucides par d’autres macronutriments ont montré une augmentation de la mortalité lorsque les glucides étaient remplacés par des protéines ou graisses d’origine animale (HR 1,18 [1,08-1,29]) et une diminution de la mortalité lorsque la substitution se faisait en faveur de produits végétaux (HR 0,82 [0,78-0,87]).
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