Anxiété : les TCC sont-elles efficaces chez les enfants autistes ?
- Agnès Lara
- Résumé d’article
À retenir
- Une étude montre, chez les enfants autistes, que les thérapies cognitives et comportementales (TCC) sont plus efficaces sur l’anxiété qu’une intervention contrôle.
- Cette supériorité est apparue sur 5 des 6 domaines de l’anxiété évalués par le score PARS, avec un effet modéré à important : fréquence des symptômes, intensité de l’anxiété, attitude d’évitement, impact de l’anxiété sur la vie sociale et sur la vie familiale.
- Il n’y avait en revanche pas de différence significative entre les groupes en ce qui concerne signes physiques d’anxiété.
- Selon les auteurs, le fait que les TCC soient efficaces sur les deux composantes de l’anxiété que sont l’intensité de l’anxiété et les réactions d’évitement, suggèrent qu’elles sont adaptées à leur utilisation chez les enfants autistes.
Pourquoi est-ce important ?
L’anxiété est un trouble fréquent chez les jeunes autistes, affectant 30% à 50% d’entre eux de façon importante et ayant tendance à se chroniciser en l’absence de traitement. Si chez les enfants et adolescents non autistes, les thérapies cognitives et comportementales (TCC) représentent le traitement de référence, les méta-analyses indiquent qu’elles pourraient être moins efficaces chez les jeunes autistes. Une équipe internationale a donc entrepris d’identifier les aspects de l’anxiété qui étaient moins améliorés par les TCC, dans l’idée d’adapter ces dernières à cette population particulière.
Méthodologie
L’étude a inclus des jeunes autistes présentant des troubles anxieux à partir de 5 essais contrôlés randomisés dans un groupe TCC (n=197, âge moyen 10,3 ans) ou une intervention contrôle (inscription sur liste d’attente ou à un traitement usuel, n=83, âge moyen 10,6 ans). Les jeunes qui avaient reçu un diagnostic de troubles obsessionnels compulsifs, ceux qui avaient un QI<70 ou des difficultés de communication verbales étaient exclus. Pour évaluer l’effet de l’intervention, les chercheurs ont utilisé la Pediatric Anxiety Rating Scale (PARS) qui permettait de tester 6 domaines différents des troubles anxieux pédiatriques : fréquence des symptômes, intensité de l’anxiété, attitude d’évitement, signes physiques d’anxiété, impact de l’anxiété sur la vie sociale d’une part et familiale d’autre part.
Principaux résultats
Les scores PARS obtenus en fin d’intervention montrent un effet modéré à important des TCC sur la sévérité de l’anxiété des jeunes autistes (vs intervention contrôle), dans tous les domaines de l’anxiété (Odds Ratio (OR) de 0,16 pour l’intensité de l’anxiété à 0,27 pour la fréquence des symptômes et l’impact sur la vie sociale), exceptés sur les symptômes physiques (OR 0,63).
Pour ceux dont les scores de réciprocité sociale (SRS-2) étaient disponibles à l’inclusion, un score SRS-2 plus élevé, c’est-à-dire des traits d’autisme plus marqués, pouvait prédire une sévérité plus importante de l’anxiété après l’intervention en ce qui concerne la fréquence des symptômes, ainsi que l’impact sur la vie sociale et familiale, après ajustement sur différents facteurs confondants (âge, sexe et score PARS à l’inclusion).
Enfin, la comparaison d’enfants anxieux autistes et non autistes a pu montrer qu’il n’y avait pas de différence significative dans les différents domaines du score PARS, sauf pour les symptômes physiques de l’anxiété (OR 2,44) et la vie familiale (OR 2,22) qui étaient plus importants en post-intervention chez les enfants autistes.
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