Anti-VEGF intravitréens : un bilan français

  • Billioti de Gage S & al.
  • Acta Ophthalmol

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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Messages principaux

  • Selon une étude conduite à partir de la base de données de l’Assurance Maladie, la nature des prescriptions d’anti-VEGF intravitréens a évolué entre 2014 et 2018. Les initiations ont été plus nombreuses, mais les données montrent également des interruptions fréquentes durant la première année, ainsi qu’un nombre de prescriptions et une fréquence du suivi plus faibles que dans les études pivots.

Depuis leur mise sur le marché dans le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), le recours aux anti-VEGF s’est implanté dans la pratique clinique. Des chercheurs d’Epi-Phare ont dressé un état des lieux avec l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) afin de décrire l’évolution de leur prescription et de leur suivi.

Pour cela, ils ont conduit une étude à partir du Système national des données de santé (SNDS) : ils ont inclus tous les patients de 18 ans ou plus qui, d’une part, avaient eu au moins une dispensation de ranibizumab ou d’aflibercept en 2018 (analyse transversale) ou qui, d’autre part, avaient eu une première dispensation entre 2014 et 2018, ainsi qu’au moins une année de suivi disponible (analyse longitudinale).

Principaux résultats

La cohorte de 2018 (n=224.755) avait en moyenne 78,1 ans, 60% étant des femmes. Celle de l’étude longitudinale a rassemblé 330.969 patients dont l’âge moyen était de 75,9 ans et 59% étaient des femmes.

En termes de prescription, la première montrait un recours au ranibizumab dans 59% des cas. Dans l’étude longitudinale, le nombre de personnes traitées annuellement par anti-VEGF a augmenté de 26% entre 2014 et 2018, avec une diminution de la part des prescriptions spécifiques au ranibizumab de 76 à 69% sur la période, au profit de l’aflibercept.

En 2018, la principale indication de la prescription était la DMLA (76%) puis l'œdème maculaire diabétique (20%). Dans le cadre de l’étude longitudinale, les chiffres ont peu évolué puisqu’ils étaient de 73% et 23% respectivement en 2014.

Pour les nouveaux utilisateurs (étude longitudinale), le nombre moyen d'années de traitement était de 1,6 ans, les deux tiers ayant eu au moins trois dispensations au cours des trois premiers mois. Par ailleurs, 83% de ces nouveaux patients avaient eu une interruption de leur traitement, en moyenne 6 mois après son initiation. Le nombre moyen de dispensations et celui des examens de contrôle étaient supérieurs au cours de la première année par rapport à la suivante (respectivement 4,8 vs 2,2 dispensations et 6,5 vs 4,6 contrôles)