ANSWER : albumine à long terme ou pas en cas de décompensation de cirrhose ?
- Caraceni P & al.
- Lancet
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Les résultats de l’étude ANSWER sont cliniquement pertinents et indiquent que l’albumine administrée sur le long terme permet d’augmenter la survie, offre un meilleur contrôle des ascites, contribue à réduire l’incidence des complications et améliore la qualité de vie des patients présentant une décompensation de cirrhose.
Pourquoi est-ce important ?
Il existe peu de données concernant les bénéfices de l’administration d’albumine à long terme chez les patients présentant une décompensation de cirrhose. L’étude ANSWER est la première étude présentant une puissance statistique suffisante pour apporter un éclairage sur le sujet.
Principaux résultats
Entre avril 2011 et mai 2015, les données de 431 patients souffrant de cirrhose décompensée ont été analysées en intention de traiter (ITT). Les patients avaient été randomisés (1:1) soit dans un groupe traitement standard (diurétiques anti-aldostérones ≥200 mg/j et furosémide ≥25 mg/j), soit dans un groupe albumine humaine (40 g deux fois par semaine durant 2 semaines puis 40 g par semaine, avec une durée totale de traitement de 18 mois) associée au traitement standard.
Au total, sur 18 mois, le taux de mortalité était plus faible dans le groupe ayant reçu de l’albumine en plus du traitement standard que dans l’autre groupe (38 sur 218 sujets versus 46 sur 213 sujets), soit un ratio à 0,61, p=0,027. De fait, la survie globale à 18 mois était significativement supérieure dans le groupe ayant reçu de l’albumine par rapport à l’autre groupe (77% vs 66%, p=0,028), soit une réduction de la mortalité de 38% (HR 0,62).
L’association de l’albumine au traitement standard a permis de réduire significativement le recours aux paracentèses, l’incidence des ascites réfractaires, des péritonites bactériennes spontanées et des autres infections bactériennes, des épisodes de dysfonction rénale, des syndromes hépato-rénaux de type 1 et des encéphalopathies hépatiques de grade 3-4. En revanche, le taux de saignements des varices œsophagiennes était similaire dans les deux groupes. Les patients ayant reçu de l’albumine avaient une meilleure qualité de vie et moins de risque d’hospitalisation que ceux n’en n’ayant pas reçu.
Méthodologie
Étude pragmatique multicentrique menée en groupes parallèles, en ouvert menée au sein de 33 hôpitaux italiens.
Principales limitations
Essai mené en ouvert.
La décision éthique d’arrêter l’étude lorsque les patients avaient besoin de trois paracentèses par mois ou plus a réduit la durée de l’essai.
Financement
Étude financée par l’Agence Italienne de Médecine.
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