Angor stable : existe-t-il des différences selon l’origine ?
- Zhang L & al.
- JAMA Cardiol
- Caroline Guignot
- Résumé d’articles
À retenir
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Les données d’une large étude menée chez des patients présentant une douleur thoracique stable montrent que, malgré des facteurs de risque plus fréquents, les caractéristiques de l’athérome sont moins défavorables chez les sujets noirs par rapport aux sujets blancs. Par ailleurs, la fréquence d'événements cardiaques indésirables majeurs (MACE) est comparable dans les deux populations après deux ans, y compris après ajustement des résultats.
On sait que l'incidence de la morbimortalité des coronaropathies est plus élevée chez les personnes noires que les personnes blanches. Ceci est notamment lié à des différences en termes d’exposition à des facteurs de risque, à des déterminants socio-économiques et à l’accès à la prévention et aux soins. Cependant, les données permettant d’évaluer s’il existe des différences entre les deux populations en cas de douleurs thoraciques stables sont rares. Les investigateurs de l’étude PROMISE (Prospective Multicenter Imaging Study for Evaluation of Chest Pain) qui avait évalué l’intérêt de l’angioscanner par rapport aux tests d’investigation conventionnels chez des patients avec suspicion de coronaropathie, ont décidé de comparer les données de cette imagerie selon leur origine ethnique.
Méthodologie
L'étude PROMISE a recruté 10.003 patients entre 2010 et 2013, qui ont été randomisés entre l’angioscanner et les tests conventionnels (échocardiographie, test d'effort...), afin d’évaluer les performances du premier par rapport aux seconds. Le suivi a été mené entre 2015 et 2021. L’objectif était d’identifier s’il existait des différences en termes de risque cardiovasculaire, d'événements cardiaques indésirables majeurs (MACE) et de caractéristique de l’athérome selon l’origine des patients.
Principaux résultats
L’analyse a pu être conduite chez 8.674 sujets, dont 1.071 sujets noirs (60,3% de femmes, âge moyen 59 ans) et 7.693 sujets blancs (52,4% de femmes, âge moyen 61,1 ans). Pour 87% et 88% d’entre eux, il s’agissait d’une douleur d’angor atypique. En revanche, les sujets noirs avaient un risque cardiovasculaire plus élevé, car ils avaient plus souvent un diabète, un surpoids, un syndrome métabolique ou une hypertension artérielle et étaient plus souvent sédentaires, même si ils avaient moins souvent une dyslipidémie ou des antécédents familiaux précoces.
Après une période de suivi médiane de deux ans, 275 MACE ont été relevés dans l’ensemble de la cohorte, sans différence en termes de fréquence entre les patients blancs et les patients noirs (3,2% vs 3,0%). Une fois ajustée sur de multiples paramètres (âge, sexe, IMC, HTA, diabète, dyslipidémie...), l’analyse multivariée confirme que le taux de MACE est statistiquement comparable entre les deux groupes. Il en était de même lorsque le modèle était ajusté de façon supplémentaire sur le statut socio-économique, le niveau d'éducation, le revenu médian...
Dans le seul groupe angioscanner, les caractéristiques de l’athérome ont été comparées : les sujets noirs avaient plus souvent un score calcique de 0 (54,9% vs 36,8%, p< 0,001) et moins souvent un score calcique >400 (8,1% vs 14,4%, p< 0,001). Ils avaient aussi moins souvent une sténose >50% (8,7% vs 14,6%, p=0,001) et moins souvent une plaque d’athérome à haut risque (37,6% vs 52,4%, p< 0,001).
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