Anakinra et COVID-19 : suspension des essais suite à un signal de sécurité
- Fanny Le Brun
- Actualités Médicales
L’anakinra (Kineret®) est un antagoniste de l’interleukine-1 actuellement évalué pour le traitement de l’infection à SARS-CoV-2. Suite à une information de sécurité concernant l’essai clinique ANACONDA-COVID-19, toutes les inclusions dans les essais évaluant ce médicament dans le traitement du COVID-19 sont suspendues. Les résultats intermédiaires de cette étude montrent une surmortalité précoce chez les patients traités par anakinra associé à des soins standards optimisés par rapport à ceux traités par soins standards optimisés seuls. Cette surmortalité n’ayant pas d’explication pour l’instant, un effet délétère de l’anakinra ne peut être exclu.
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) rappelle aux médecins souhaitant prescrire l’anakinra pour le traitement du COVID-19 qu’il n’existe pour l’instant aucune étude permettant de montrer l’intérêt de cette prescription hors AMM. De plus, ce médicament est soumis à prescription initiale hospitalière et réservée à certains spécialistes. Il s’agit d’un médicament d’exception pris en charge uniquement dans le cadre des indications mentionnées dans la fiche d’information thérapeutique.
Il est important de souligner que le signal de sécurité observé dans le traitement du COVID-19 ne remet pas en cause le rapport bénéfice/risque de l’anakinra dans le cadre de ses indications, à savoir :
- Polyarthrite rhumatoïde (PR),
- Syndromes de fièvre périodique,
- Syndromes périodiques associés à la cryopyrine (Cryopyrin-Associated Periodic Syndromes ou CAPS),
- Fièvre méditerranéenne familiale (FMF),
- Maladie de Still.
Si un patient sous traitement par anakinra présente des symptômes évocateurs du COVID-19, il doit contacter son médecin qui décidera de la conduite à tenir concernant la poursuite de ce traitement. À l’heure actuelle, rien n’indique que la prise d’anakinra augmente le risque de développer une forme sévère de COVID-19 alors que le risque pour la santé d’un arrêt brutal d’un tel traitement est réel, en particulier chez les patients souffrant de CAPS ou de FMF.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé