Aménamévir : un antiviral à prise unique dans le traitement de l’herpès labial
- Kawashima M & al.
- J Dermatol
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
- Selon une étude de phase 3 randomisée, une dose orale unique d'aménamévir 1.200 mg prise dans les 6 heures suivant l’apparition des signes prodromaux permet de réduire le temps jusqu’à guérison des lésions d'herpès labial récurrent par rapport à un placebo.
- Le profil de sécurité du traitement était acceptable.
- En France, la molécule bénéficie d’une autorisation d'accès compassionnel (AAC) dans les infections sévères à l'virus herpès simplex (HSV) ou au virus varicelle-zona (VZV) en situation d’échec, de résistance, d’intolérance ou de contre-indication au (val)aciclovir, ganciclovir, famciclovir et foscarnet.
Pourquoi est-ce important?
Le traitement de l’herpès labial, principalement lié au virus herpès simplex de type 1 (HSV-1), repose sur des traitement antiviraux relevant ou non d’une prescription mais imposant des applications ou prises multiples. L'aménamévir (ASP2151) est un nouvel antiviral inhibiteur du complexe hélicase/primase indispensable à la réplication de l’ADN viral. Il présente l’avantage d’avoir une efficacité supérieure à celle de l’aciclovir, d’être efficace sur des formes résistantes aux antiviraux les plus courants, et d’avoir une élimination fécale et non rénale. Déjà autorisé au Japon dans le traitement du zona, l’aménamévir a été évalué en prise unique dans le traitement de l’herpès labial.
Méthodologie
Cette étude de phase 3 multicentrique a été menée au Japon auprès de patients immunocompétents âgés de 18 à 79 ans, qui avaient un herpès labial récurrent, des anticorps anti-VHS et qui étaient capables de reconnaître avec précision les signes prodromiques d’une récurrence de l’herpès.
Ils ont été randomisés (1:1) entre une dose unique d'aménamévir 1200 mg ou de placebo qui devaient être pris dans les 6 heures suivant l'apparition des symptômes prodromiques. Le traitement devait être pris après un repas.
Le principal critère d'efficacité était le temps écoulé entre la prise du médicament et la guérison de toutes les lésions d'herpès labial.
Principaux résultats
Au total, 855 patients (66,9 % de femmes, âge moyen 43 ans) ont été répartis entre les deux groupes de l'étude (populations ITT, la population en intention de traiter modifiée étant de 605 patients).
Le délai écoulé entre l'apparition des signes prodromiques et la prise du médicament a été de 2,20 heures et 2,15 heures dans les groupes aménamévir et placebo respectivement.
Le délai médian de guérison a été de 5,1 jours dans le groupe aménamévir et de 5,5 jours dans le groupe placebo en ITTm, soit une supériorité de l'aménamévir vs placebo (Hazard ratio 1,24 [1,06-1,46], p=0,0085).
Le délai de formation des croûtes a également été plus court dans le groupe aménamévir par rapport au placebo. En revanche, le temps médian de résolution de la douleur accompagnant l'herpès labial n'était pas significativement différent entre les deux groupes.
Les évènements indésirables liés au traitement ont été rapportés chez 8,1% et 7,1% des patients des groupes traités et placebo, respectivement, avec deux évènements de sévérité modérée signalés dans le groupe aménamévir mais considérés comme non liés au traitement.
Financement
L'étude a été sponsorisée par Maruho Co. Inc.
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