Alopécie areata : la repousse des cheveux se poursuit au-delà de 36 semaines avec le baracitinib

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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A retenir

  • Les données d’extension des essais pivots ayant étudié l’efficacité du baracitinib sur les formes sévères d’alopécie areata montrent que la réponse au traitement se poursuit entre la 36e et la 52e semaine, y compris au niveau des sourcils et des cils.

  • La réponse clinique était plus importante avec la posologie unique journalière de 4mg (vs 2mg), et la tolérance était conforme à celle décrite au cours des 36 premières semaines.

Pourquoi est-ce important ?

L'alopécie areata (AA) est une pelade d’origine auto-immune contre laquelle des inhibiteurs de Janus kinase (anti-JAK) ont été récemment développés : le baricitinib est le premier inhibiteur oral JAK1/JAK2 à avoir été approuvé par l’agence européenne dans le traitement des formes sévères d'AA de l’adulte (en développement chez l’enfant). Les études disponibles jusqu’à présent ont été menées sur 36 semaines, mais la pousse des cheveux étant particulièrement lente, il était intéressant d’apprécier si l’amélioration clinique apportée par ces traitements pouvait être supérieure après 52 semaines. Aussi, cette étude a permis d’analyser les données des périodes d'extension des deux études pivots BRAVE-AA1 et BRAVE-AA2.

Méthodologie

Les études BRAVE-AA1 et BRAVE-AA2 avaient inclus des patients adultes ayant un score SALT (Severity of Alopecia Tool) ≥ 50, soit une perte de cheveux ≥ 50% au niveau du cuir chevelu, depuis plus de 6 mois sans amélioration durable de plus de 10 points SALT, (ancienneté < 8 ans). Toutes deux avaient randomisé (2:2:3) les patients entre baricitinib 2mg, baricitinib 4mg et un placebo pendant 36 semaines. Ensuite, une phase d'extension était proposée jusqu'à la 68e semaine, ceux qui étaient non répondeurs sous placebo ayant la possibilité de basculer alors sous baricitinib. Étant donné que la plupart des patients initialement sous placebo ne répondaient pas au traitement, il n'y a pas eu de comparaisons statistiques possible avec le placebo.

Principaux résultats

Au total, l’étude a été menée chez 184 et 281 patients sous baracitinib 2 et 4mg dans l’étude BRAVE-AA1 (âge moyen 37,0 ans, 58,9% de femmes, SALT moyen 85,9 points sur 100) et chez 156 et 234 personnes sous baracitinib 2 et 4mg dans l’étude BRAVE-AA2 (âge moyen 38,4 ans, 63,3% de femmes, SALT moyen 85,1 points). Par ailleurs, ils étaient respectivement, 59 à 69% selon les bras de l’étude à avoir une perte significative ou totale de sourcils et de cils au début de l'étude.

À l’issue des 52 semaines, les patients atteignant un score SALT ≤ 20 ont atteint 40,9% et 36,8% dans les deux groupes baracitinib 4mg, et 21,2% et 24,4% dans les deux groupes baracitinib 2mg. À noter qu’ils ont même été 28,5% et 26,1% à atteindre SALT90 à la semaine 52 sous baracitinib 4mg, contre 11,4% et 14,1% dans les deux groupes baracitinib 2mg. Les taux de réponse au niveau des cils et des sourcils ont également augmenté au cours de la période d’extension.

Sur le plan de la tolérance, des effets indésirables apparus en cours de traitement ont été signalés chez 69,6% et 58,5% des deux bras baracitinib dans BRAVE-AA1 et 77,3% et 74,2% dans ceux de l’étude BRAVE-AA2. La plupart étaient de gravité légère ou modérée et correspondaient à des infections des voies respiratoires supérieures, des céphalées, des rhinopharyngites, une infection des voies urinaires et l’augmentation de la créatinine phosphokinase.

Financement

Cette étude a été sponsorisée par Eli Lilly and Company.