Alimentation post-lactation et développement d’une maladie cœliaque chez l’enfant
- Barroso M & al.
- Gastroenterology
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
Cette étude prospective menée sur les habitudes alimentaires des jeunes enfants aux Pays-Bas montre que l’adhésion à l’âge d’un an d’une alimentation qualifiée de « prudente » avec une forte consommation de légumes, d’huiles végétales, de pâtes, de céréales, de graines et une faible consommation de céréales raffinées, serait associée à un plus faible risque de développer une maladie cœliaque à l’âge de 6 ans. Ces résultats montrent que les habitudes alimentaires post-allaitement, pourraient jouer un rôle dans le développement de la maladie cœliaque et qu’il serait peut être préférable d’évaluer les habitudes alimentaires dans leur ensemble, plutôt que d’évaluer les aliments individuellement ou le moment de l’introduction du gluten. Ainsi, certaines habitudes alimentaires durant les premières années de vie pourraient diminuer le risque de développer une maladie cœliaque durant l’enfance.
Pourquoi est-ce important ?
La maladie cœliaque concernerait 1 à 3% de la population générale1. Il existe de très nombreuses études ayant évalué l’association entre les pratiques d’allaitement et le développement de la maladie cœliaque chez l’enfant. En revanche, peu d’études ont fait le focus sur l’association entre l’alimentation globale du jeune enfant après la période de sevrage et la maladie cœliaque lors de l’enfance.
Principaux résultats
Les données issues de 1.997 enfants de la cohorte Generation R study nés entre 2002 et 2006 ont été incluses.
Parmi ces enfants, 27 (1,4%) présentaient des anticorps anti-transglutaminase-2 (TG2A) à l’âge médian de 5,9 ans, 56% étaient des filles et 89% des sujets d’origine caucasienne. Ces enfants avaient un poids plus faible que les autres à la visite des 6 ans (20,2 vs 22,0 kg, p<0,001) et étaient plus souvent HLA-DQ2/8 positifs (90% vs 41%, p<0,001) que les enfants TG2A-négatifs.
Cinq profils alimentaires ont été mis en évidence de manière empirique pour caractériser la consommation des enfants. Une alimentation basée sur des recommandations pour les enfants avant l’âge de la scolarisation. Trois autres types issus des analyses a priori des principaux aliments consommés et qui expliquaient à eux seuls 28,1% des variations alimentaires :
- Une alimentation riche en légumes, céréales, huiles végétales, modérée en poisson, légumineuses et viande, et faible en sucre, produits transformés et céréales raffinées. Cette alimentation a été qualifiée de « prudente » ;
- Une alimentation type « snacks et produits transformés » ;
- Une alimentation basées principalement sur les produits laitiers, les céréales et la viande.
Enfin un dernier profil nommé « spécifique TG2A » a été extrait a posteriori après analyse mathématique et était caractérisé par une forte consommation de fruits, de céréales complètes, de céréales au petit déjeuner, de beurre et de margarine.
Une plus forte adhésion à une alimentation « prudente » à l’âge d’un an était significativement associée à un odds ratio (OR) inférieur de maladie cœliaque à 6 ans (OR : 0,67 [0,53-0,84]). Aucune association significative n’a été mise en évidence avec les quatre autres profils alimentaires.
Méthodologie
Cette étude est basée sur l’analyse rétrospective de données issues de l’essai Generation R Study ayant inclus 1.997 enfants nés entre avril 2002 et janvier 2006 à Rotterdam aux Pays Bas. La consommation alimentaire à l’âge d’un an environ a été recueillie par un questionnaire validé de fréquence de la consommation alimentaire.
Principales limitations
Utilisation d’un questionnaire validé pour évaluer les consommations alimentaires et faible nombre de cas TG2A positifs.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé