Alimentation et activité de la spondyloarthrite : qu’est-ce qui est prouvé ?
- Résumé d’article
À retenir
- Des chercheurs ont montré qu’un score élevé d’activité de la spondyloarthrite axiale (axSpA) était significativement associé à une faible consommation de fibres et d’acides gras poly-insaturés (AGPI) oméga-3 et à une forte consommation d’aliments ultra-transformés.
- Ces résultats sont cohérents avec le rôle des AGPI oméga-3 et des fibres sur la réduction des réactions immuno-inflammatoires et le maintien de la barrière intestinale. Les mécanismes inhérents aux aliments ultra-transformés sont encore mal expliqués et nécessiteront des études complémentaires.
Les auteurs évoquent que « de plus en plus de preuves soutiennent les bénéfices de la consommation d’AGPI oméga-3 dans plusieurs maladies chroniques. Les AGPI oméga-3 modulent le microbiote intestinal et contribuent au maintien de l’intégrité de la paroi intestinale, interagissent avec le système immunitaire et réduisent l’inflammation. » En effet, les AGPI oméga-3 induisent la production de facteurs anti-inflammatoire tels que l’IL-10, et régulent les cellules Th17 qui sécrètent la cytokine pro-inflammatoire IL-17. Par ailleurs, la dysbiose intestinale peut provoquer ou exacerber l’endotoxémie métabolique en augmentant les taux de médiateurs pro-inflammatoires comme les lipopolysaccharides (LPS) sanguins.
Pourquoi est-ce important ?
Peu d'études ont évalué l'impact du régime alimentaire sur l'activité même de la SpA. D’où l’intérêt de celle-ci.
Méthodologie
Entre le 12 février 2018 et le 12 février 2020, 278 patients ayant une SpA active, mesurée par Ankylosing Spondylitis Disease Activity Score (ASDAS) et Bath Ankylosing Spondylitis Disease Index (BASDAI) ont été inclus dans les analyses. Une SpA était déterminée comme active sur la base du BASDAI ≥4 et de l’ASDAS ≥2,1. Des données concernant l’alimentation des sujets et la prise de supplémentations nutritionnelles ont été recueillies à partir d’une enquête portant sur 60 items. Un indice alimentaire a été déterminé sur la base des recommandations nationales nutritionnelles Françaises. La qualité de vie (ASQoL), la présence de symptômes digestifs et le niveau de pratique d’une activité physique ont été évalués. Les chercheurs ont vérifié l’hypothèse que certains aliments pouvaient être associés à l’axSpA.
Principaux résultats
La plupart des individus inclus étaient des femmes (57,6%), et l’âge moyen de la cohorte était de 51,7 ans. Sur l’ensemble de la cohorte, 65,3% avaient un score BASDAI ≥4 et 76,2% un score ASDAS ≥2,1.
Les analyses univariées ont montré que l’activité de la SpA (score ASDAS≥2,1 et BASDAI≥4) était significativement associée à un statut de HLA-B27 négatif, un indice de masse corporelle, un tour de taille et une fatigue plus élevés, ainsi qu’à une faible qualité de vie. Un score de symptômes gastro-intestinaux plus élevé ainsi que la présence d’épigastralgie, de reflux gastro-oesophagien, de douleur abdominale et de ballonnement étaient plus souvent associés à un score élevé d’activité de la SpA mesurée par ASDAS et BASDAI.
Plus spécifiquement, une activité élévée de la SpA mesurée selon le score BASDAI était associée au sexe féminin, au tabagisme, à l’absence d’emploi actif et à un faible niveau d’activité physique.
Une plus faible consommation de fibres et d’AGPI oméga-3 était significativement associée à une augmentation de l’activité de la SpA (score ASDAS). Et la plus forte consommation de produits ultra-transformés était significativement associée à l’augmentation du score BASDAI d’activité de la SpA.
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