AIDS 2020 – Le COVID-19 affecte de manière significative l’accès à la PrEP et les réapprovisionnements malgré la téléconsultation
- Pavankumar Kamat
- Conference Report
À retenir
- Malgré une utilisation accrue des services de téléconsultation, la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) a considérablement perturbé les instaurations de prophylaxie pré-exposition (PrEP) ainsi que les réapprovisionnements, chez les adultes suivis dans un centre de santé sexuelle communautaire à Boston, dans le Massachusetts (MA).
Pourquoi est-ce important ?
- La pandémie de COVID-19 et les protocoles associés de confinement et de distanciation sociale pourraient augmenter de manière significative la transmission et l’acquisition du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), en particulier chez les adultes plus jeunes, d’origine ethnique hispanique non blanche, ou les adultes disposant d’une assurance publique.
- Les risques d’autres infections sexuellement transmissibles (IST) comorbides, en particulier la gonorrhée/chlamydia (GC/CT), pourraient augmenter en raison d’une baisse des taux de tests réalisés.
Principaux résultats
- 3 520 patients sous PrEP dont l’âge moyen était de 36,9 ans (écart-type [ET] : 11,2).
- 72,7 % étaient d’origine ethnique blanche, 13,6 % d’origine ethnique hispanique, 92,1 % cisgenres de sexe masculin et 12,9 % disposaient d’une assurance publique.
- De janvier à avril :
- Le taux d’instauration d’une PrEP a baissé de 72,1 % (122/mois à 34/mois), l’absence de réapprovisionnement a augmenté de 278 % (140/mois à 407/mois) et le nombre de patients sous PrEP a baissé de 17,9 % (3 157 à 2 984).
- Le nombre de tests de dépistage de la GC/CT et du VIH a diminué de 85,1 % (GT/CT : 1 058/mois à 158/mois ; VIH : 1 014/mois à 151/mois).
- Le taux de tests positifs pour la GC/CT a augmenté de 12,3 % à 15,8 %.
- Les rendez-vous cliniques ont diminué de 26,3 % (1 419 à 1 046) et ont été transformés en téléconsultations (0 % à 97,7 %).
- Facteurs liés au délai entre deux réapprovisionnements : un âge inférieur à 26 ans (P = 0,001), une origine ethnique non blanche (P = 0,001), l’origine ethnique hispanique (P = 0,049) et une assurance publique (P = 0,002).
Méthodologie
- Une analyse rétrospective a été réalisée à partir de la base de données des tendances en matière de PrEP, des réapprovisionnements, des tests de dépistage de la GC/CT et du VIH, et de la téléconsultation, dans une clinique de santé sexuelle communautaire basée à Boston, dans le MA, entre janvier et avril 2020.
- Financement : aucun financement n’a été communiqué.
Limites
- Les facteurs de confusion (comportements sexuels, observance) manquent.
- Le caractère généralisable des résultats est limité.
Commentaire
Le Dr Krakower a noté que, « en termes de disparités ethniques, il est nécessaire d’obtenir davantage de données au niveau individuel pour déterminer les facteurs responsables des problèmes d’accès à la PrEP » (par ex., la peur de l’exposition au COVID-19 en se rendant dans les cliniques ou les changements réels du comportement sexuel). En outre, il est important pour les prestataires de soins de santé et les organisations de ne pas stigmatiser davantage les personnes qui s’engagent dans un quelconque comportement sexuel au cours de la pandémie de COVID-19, mais plutôt de proposer un environnement sûr à tous les patients qui recherchent des services préventifs et de santé.
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