Aider un parent en ayant des enfants à charge

  • Serge Cannasse
  • Actualités professionnelles
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En France, 725.000 personnes aidant un de leurs parents de 60 ans et plus vivant à son domicile ont des enfants à charge. Pour cette raison, deux auteurs de la DREES (Direction de la recherche et des études économiques en santé) les appellent « aidants pivots ». L’objet du travail qu’ils ont publié est de savoir en quoi ils diffèrent des autres enfants aidants.

Ils sont en moyenne plus jeunes : la moitié d’entre eux ont moins de 47 ans, la moitié des autres aidants ayant plus de 59 ans. Ils s’occupent de parents eux aussi plus jeunes, âgés de 78 ans en moyenne versus 86 ans pour les autres. Ces parents sont également moins dépendants : 80% d’entre eux ont un score GIR (groupe iso-ressources) de 5 ou 6, versus 75% pour les autres.

Les aidants pivots sont moins souvent enfant unique (10% versus 17%), mais sont aussi souvent les seuls impliqués dans la fratrie pour l’aide au parent (39% versus 38%).

Ils ont plus souvent un emploi (74%) que les autres (45%), plus âgés. Parmi eux, 29% déclarent avoir dû réaliser au moins un de ces aménagements de leur travail : changer d’employeur, renoncer à une promotion ou à des heures supplémentaires, se rapprocher de leur lieu de travail, diminuer leurs horaires, prendre des congés, renoncer à leur activité professionnelle ou anticiper leur départ en retraite.

En revanche, les conséquences sur leur vie privée ou leur santé sont proches de celles des autres enfants aidants. Cependant, ils déclarent plus souvent manquer de temps pour eux.

Ils se répartissent majoritairement en trois groupes distingués avant tout par l’âge : les moins de 45 ans, les 45 à 54 ans et les plus de 55 ans ayant peu de frères et sœurs et donc étant souvent les seuls aidants. Mais ils sont surtout présents dans les deux premiers groupes (78% d’entre eux).

Les aidants pivots âgés de moins de 45 ans soutiennent des parents eux aussi moins âgés, avec un peu plus souvent des niveaux de dépendance faibles. Ils sont bien moins souvent le seul proche aidant sans avoir davantage de frères ou de sœurs.

Les aidants pivots âgés de 45 à 54 ans ne se distinguent pas des autres aidants du même groupe d'âge : ils déclarent plus souvent que la moyenne des enfants aidants que l’aide apportée à leur parent entraîne des conséquences négatives sur leur santé, leurs loisirs ou leur relation avec leur entourage. Ils déclarent plus souvent des tensions avec leur entourage, le sentiment de manquer de temps pour soi, du stress, de l’anxiété, du surmenage ainsi qu’une impression de solitude.

Les aidants pivots de plus de 55 ans et ayant peu de frères et sœurs, très souvent en situation d’être le seul proche aidant, ont des parents globalement peu dépendants : dans 96 % des cas, leur niveau de perte d’autonomie est léger (GIR 5 ou 6). Ils déclarent pourtant un peu plus souvent que les autres enfants aidants de la même classe d'âge des effets négatifs liés à la prise en charge de leur parent.