Aggravation inattendue du score calcique chez certains sportifs
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
-
À partir du suivi d’une cohorte d’hommes sportifs d’âge mûr, une étude a décrit que la progression de l'athérome coronaire serait supérieure lorsque l'exercice pratiqué est habituellement très intense par rapport à un exercice habituellement moins intense.
-
L'accélération de la calcification des coronaires liée à une activité physique très intense pourrait refléter l’augmentation de la calcification des plaques.
-
La question de la traduction clinique de ces observations se pose. De nouvelles études visant à suivre les évènements cardiovasculaires ultérieurs de ces deux profils de sportifs sont pour cela nécessaires.
Pourquoi est-ce important ?
La calcification des artères coronaires (CAC) reflète l’importance des plaques d'athérome coronaires et le risque associé d'événements cardiovasculaires. Or, des travaux récents suggèrent que les sportifs amateurs d’âge mûr ont un risque d’athérosclérose coronaire supérieure à celui de sujets sains moins actifs. Les scores CAC moyen des premiers seraient ≥100 unités Agatston et dépendraient de l’intensité et de la durée totale d'exercice qu’ils pratiquent. Ceux qui sont les plus assidus apparaissent comme ceux ayant des plaques plus souvent calcifiées et moins souvent mixtes. Cependant, il s’agissait d’études transversales. Pour mieux appréhender les liens entre exercice et nature de la plaque, des chercheurs néerlandais ont conduit une étude longitudinale dans une large cohorte de sportifs masculins.
Méthodologie
L'étude MARC-2 (Measuring Athletes' Risk of Cardiovascular Events 2) est une étude de suivi menée à partir de la cohorte d’athlètes amateurs masculins (≥45 ans) en bonne santé qui avait participé à l’étude MARC-1 entre 2012 et 2014 pour évaluer la présence d’athérome coronaire subclinique par scanner thoracique. Seuls ceux ayant eu des examens médicaux anormaux, une maladie cardiovasculaire ou une insuffisance rénale n’ont pas été invités à participer à cette nouvelle étude.
Principaux résultats
Au total, 287 des 314 participants de MARC-1 ont été inclus dans cette étude et ont réalisé un scanner 6,3 ans en moyenne après le précédent. Ils avaient pratiqué de l'exercice à raison de 41 MET heures/semaine en moyenne (44% d’activité d’intensité élevée et 34% d’intensité très élevée). Cette valeur moyenne était en augmentation par rapport à MARC-1.
Entre les deux études, les scores médians de CAC ont évolué de 1 à 31 et les sujets ayant un score CAC ≥100 ou ≥400 sont passés respectivement de 15% à 31% et de 6% à 13% de l’effectif. Ils étaient ainsi 6% à avoir un score ≥1.000 contre 1% dans la précédente étude. La prévalence des plaques est passée de 64% à 83% entre les deux études (le nombre médian ayant augmenté de 3).
Une augmentation de 10% de la proportion de l’activité physique intense par rapport à l'exercice total était associée à une moindre augmentation du score. À l’inverse, l’augmentation de la proportion de l'exercice très intense était associée à une évolution plus importante du score CAC. L'exercice très intense était aussi associé à une augmentation du risque de progression des plaques, notamment celles qui étaient calcifiées. Le volume total d'exercice pendant le suivi (somme de toutes les activités sportives pratiquées durant le suivi) n'était, lui, pas associé à l’évolution observée du score CAC ou celle des plaques.
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé