AFSOS 2022 - Référentiel Thrombopénie et Cancer
- Caroline Guignot
- Actualités Congrès
A l’occasion d’une session dédiée du 14e congrès de l’Association Francophone des Soins Oncologiques de Support (AFSOS, 20-21 octobre 2022, Lille), Audrey Eche Gass, médecin généraliste dans le département des soins oncologiques de Support à l’IUCT-Oncopole (Toulouse), a rappelé les points importants du référentiel de l’AFSOS ‘Thrombopénie et Cancer’ paru cette année. En onco-hématologie, le nombre de thrombocytes utilisé pour définir la thrombopénie est de 100 Giga/L. Elle engendre un risque hémorragique, peut imposer un décalage de la chimiothérapie et une possible diminution de la dose-intensité des traitements anticancéreux. Son étiologie doit être recherchée afin de déterminer notamment son origine centrale (Infiltration de la moelle osseuse par la tumeur, thrombopénie de maladies chroniques, myélodysplasie du sujet âgé…), périphérique (auto-immune, immuno-allergique, alloimmune, par surconsommation de plaquettes ou hypersplénisme) ou toxique (traitements anticancéreux notamment).
Les signes cliniques de thrombopénie doivent être recherchés (gingivorragie, purpura, pétéchies, hématomes...) sans oublier de suspecter d’éventuels saignements internes. Sur le plan biologique, le bilan doit comprendre la numération formule sanguine, la numération plaquettaire devant idéalement être menée sur tube EDTA et contrôle sur citrate si besoin, et un frottis sanguin qui confirme la rareté en plaquettes et l’absence d’agrégats plaquettaires. D’autres explorations peuvent être envisagées selon les résultats et le contexte clinique (ionogramme, CRP, bilan d’hémostase, myélogramme…).
Lorsque la transfusion plaquettaire est envisagée, elle impose l’information éclairée du patient et la présence d’un médecin sur place est nécessaire lors de cet acte médical. La posologie repose sur le poids du patient et la numération plaquettaire, et est fonction de la pathologie. La posologie habituelle est de 0,5 à 0,7 x 1011 plaquettes/10 kg de poids, « mais il ne faut pas hésiter à contacter le médecin référent de l’Etablissement Français du Sang en cas de doute. Les plaquettes sont des produits fragiles, il faut donc les administrer rapidement (dans les 4 heures) pour que la transfusion soit efficace ».
Les référentiels proposent des arbres décisionnels concernant l’indication de la transfusion plaquettaire en cas de thrombopénie centrale, qui dépend de l’existence de saignements, de la sévérité de la thrombopénie et de la perspective d’une évolution du nombre de plaquettes (liée à une chirurgie par exemple).
L’évaluation de l’efficacité 48 heures après la transfusion n’est pas systématiquement conduite alors qu’elle est indispensable pour ajuster la prise en charge ou rechercher des causes explicatives ou des médicaments favorisants la thrombopénie. « Si le nombre de plaquettes ne remonte pas, il est possible que la poche transfusée n’ait pas été assez riche en plaquettes ou trop ancienne. Il ne faut pas hésiter à calculer le rendement de la transfusion plaquettaire avec un correspondant d’hémovigilance ou de l’EFS » a-t-elle insisté.
Le référentiel, consultable sur le site de l'AFSOS, propose des arbres décisionnels permettant de décrire la conduite à tenir en cas de purpura thrombopénique idiopathique, de coagulation intravasculaire disséminée ou de microangiopathie thrombotique, ainsi que des précisions concernant la conduite à tenir chez un patient thrombopénique traité par anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire.
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