AFSOS 2022- Récupération améliorée après chirurgie : optimiser le rétablissement
- Caroline Guignot
- Actualités Congrès
Si la récupération améliorée après chirurgie (RAAC) s’est principalement organisée à partir d'expériences autour de la chirurgie colorectale, l’approche est utilisée plus largement depuis, dans le cadre de chirurgies carcinologiques lourdes, notamment celles imposant une longue intervention par laparotomie. Une session dédiée du 14e congrès de l’Association Francophone des Soins Oncologiques de Support (AFSOS, 20-21 octobre 2022, Lille) a permis d’évoquer ses objectifs: rendre le geste chirurgical le moins impactant possible pour favoriser l’autonomie et la récupération du patient et, par conséquent, réduire sa durée d’hospitalisation. La RAAC impose pour cela un travail multidisciplinaire centré autour du patient et articulé selon des protocoles déterminés par les équipes et validés.
L’approche de RAAC s’articule sur les trois phases périopératoires, adaptées à la nature de l’intervention. Dans le cadre d’un geste chirurgical relativement rapide, elle vise d’abord à aider le patient à récupérer rapidement et à réduire la durée de séjour. Elle impose l’information et la discussion avec le patient en phase préopératoire.
Lorsque la chirurgie envisagée est plus complexe, une préhabilitation est nécessaire en phase préopératoire pour limiter les complications postopératoires : elle repose sur une préparation physique (activité physique adaptée APA), nutritionnelle (adaptation de l’alimentation et complémentation) et psychologique (renforcement positif…) adaptée à la chirurgie planifiée.
Le bilan réalisé dans ce cadre doit notamment permettre de repérer les patients fragiles, les sujets isolés socialement, ceux à risque de syndrome confusionnel post opératoire ou ceux ayant des facteurs de risque périopératoire (tabagisme, anémie, dénutrition, sarcopénie…)
L’abord chirurgical et la prise en charge périopératoire immédiate visent aussi ces mêmes objectifs : les choix sont faits afin de rétablir le plus rapidement possible le transit intestinal, limiter l’immobilisme du patient et le recours aux drains et les sondes pour l’aider à retrouver la station debout et le rétablissement d’une activité musculaire et respiratoire normale, favoriser une alimentation protidique précoce, gérer la douleur de façon à ce qu’elle ne soit pas un obstacle au retour vers l'autonomie…
En ORL, ces programmes sont particulièrement importants étant donné la sévérité des patients, leur profil socio-économique ou médical (addictions fréquentes), le risque associé de suicide, les conséquences liées à la chirurgie et au délabrement. Virginie Woisard-Bassols, médecin ORL et Phoniatre, Toulouse, a décrit le travail conduit localement : dans ce parcours, le repérage de la vulnérabilité psychosociale est effectué au cours d’une consultation infirmière dédiée. Si le sujet est très vulnérable, une prise en charge en hôpital de jour pré-thérapeutique est proposée pour travailler sur les éléments pré-opératoires du RAAC : nutrition, addictions, préhabilitation orthophonique, organisation de la rééducation post-chirurgicale, APA... « La prise en charge la plus proche de chez eux est souvent indispensable car sinon les patients quittent leur prise en charge » a t-elle expliqué. Aussi, concernant le suivi, l’accompagnement et l’éducation post-chirurgicaux, la création de « circuits courts » impliquant les praticiens libéraux pourrait faciliter la prise en charge de la Réhabilitation Améliorée après Chirurgie (RAC) des patients complexes. Pour cela, le projet VULCANO est développé en Occitanie, un travail au sein duquel l’aide des Dispositifs d’appui à la coordination (DAC), actuellement en cours de structuration, sera particulièrement utile.
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