AFSOS 2022 – « L’essentielle complémentarité apportée par les libéraux »

  • Caroline Guignot
  • Actualités Congrès
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Le Dr Audrey Eche Gass, médecin généraliste, département des soins oncologiques de Support à l’IUCT-Oncopole (Toulouse) et membre du comité scientifique de l’Association Francophone des Soins Oncologiques de Support (AFSOS) évoque les enjeux ambulatoires entourant les soins de support.

Quelle est la place des soins de support dans la pratique des médecins libéraux ?

La formation initiale en soins de support a longtemps été insuffisante et est plus développée aujourd’hui, mais cela reste hétérogène en fonction des territoires. La participation des médecins généralistes est toutefois très importante, comme celle des autres professionnels libéraux. Par leur implication dans la prise en charge de la douleur, l’accompagnement au domicile, l’aide aux aidants, ou l’écoute…. Certains ont une activité importante en soins de support sans même le savoir, ou en tout cas le formuler tel quel. Il faut dire qu’avec les progrès thérapeutiques constant en oncologie, il devient difficile pour eux de se former aux protocoles de prises en charge ou aux spécificités de chaque nouvelle molécule. Mais dans leur pratique clinique, il est surtout important qu’ils maîtrisent plus volontiers les parcours de soins, et les éléments de surveillance pertinents selon la nature du traitement suivi par leurs patients. Les référentiels et les mises au point que publie et met à jour l’AFSOS sont des ressources précieuses auxquelles ils peuvent se référer.

Une des difficultés pour les médecins libéraux ne réside-t-elle pas plus volontiers dans la capacité à identifier des ressources ou des correspondants sur leur territoire ?

Il faut reconnaître que l’offre en soins de support n’est pas développée de la même façon sur tous les territoires et qu’il peut être difficile pour un médecin traitant d’identifier des réponses adaptées. Les Dispositifs d’Appui à la coordination (DAC) qui sont en train de se mettre en place devraient rendre cette identification plus lisible et facile pour les libéraux. Ces DAC eux-mêmes devraient être plus visibles étant donné qu’ils réunissent en leur sein les différentes structures qui existaient préalablement- comme les réseaux de santé ou les plateformes d’appui territoriales-, parmi lesquelles il pouvait parfois sembler complexe de naviguer. Il faudra encore un peu de temps avant que ces DAC ne soient opérationnelles car l’avancement dans leur mise en place est très hétérogène selon les régions et les territoires. La capacité de communication et d’échanges entre la ville et l’hôpital reste aussi parfois limitée. Les acteurs hospitaliers ont désormais parfaitement intégré l’indispensable rôle que jouent les acteurs libéraux en complémentarité avec le leur, et l’importance d’une concertation et d’une coordination avec eux, mais du principe à la pratique, il reste encore beaucoup de travail à faire. Nous manquons de temps et d’outils pour formaliser les échanges et les faciliter. Le développement du numérique en santé nous aidera. L’élargissement des soins de support à d’autres spécialités autres que l’oncologie qui prennent en charge des maladies chroniques vont aussi aider à développer la pluridisciplinarité et la structuration de l’offre et des professionnels.