AFSOS 2022 – « La France bénéficie d’un haut niveau de recherche en soins de support »


  • Caroline Guignot
  • Actualités des congrès
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Mario Di Palma, oncologue médical à l’institut Gustave Roussy de Villejuif et président du 14e congrès de l’Association Francophone des Soins Oncologiques de Support (AFSOS),  évoque les temps forts du congrès et les enjeux autour de cette offre de soins.

Que retenir de l’édition 2022 du congrès de l’AFSOS ?

Le premier point est que, pour la première fois, l’AFSOS a eu lieu en région, à Lille. Elle a permis de bénéficier de la participation d’acteurs locaux intéressants de la région et de la Belgique, des territoires très actifs dans le domaine des soins de support. Le deuxième point, c’est la place donnée à tous les acteurs et toutes les initiatives qui sont menées en ambulatoire et au domicile des patients. Des sessions dédiées aux nouveaux acteurs, comme les infirmières de pratique avancée, les infirmières de coordination, les pharmaciens d’officine ou encore celles consacrées à la santé connectée montrent le dynamisme qui existe pour faire évoluer les soins de support et les adapter aux besoins actuels, avec notamment l’enjeu important de l’accompagnement en ville. On peut aussi citer l’importance des sessions sur la recherche en soins de support. Cette recherche est, en France, une recherche de haut niveau qui permet d’avoir des niveaux de preuve élevés.

Existe-t-il d’autres spécificités françaises en matière de soins de support?

Oui, le nouveau régime d’autorisation de l’activité de soins de traitement du cancer qui a été adopté le 26 avril 2022 est le premier en Europe à intégrer les soins de support. C’est important à souligner, et cela repose sur des données scientifiques qui montrent que non seulement les soins palliatifs améliorent la qualité de vie, mais qu’ils améliorent également la survie des patients.

L’accès aux soins de support reste toutefois inégal en France...

Oui, il reste encore un problème d’organisation. Étant donné les tensions sur l’accès aux ressources, comme les structures de soins palliatifs ou de centres de traitement de la douleur, il faut adapter l’organisation de l’offre et la mise en commun de moyens pour proposer les soins de support au plus tôt, condition préalable à leur efficacité. Des consultations de repérage des besoins en soins de support se développent, comme à l’Institut Gustave Roussy, et qui doivent nous permettre d’identifier les sujets qui ont les plus de besoins. L’aide des IPA sera très précieuse sur ce point ou pour participer à la prise en charge de la douleur, par exemple.

Qu’en est-il du repérage des besoins en ville ?

Face au nombre de patients traités et suivis en ambulatoire, les médecins généralistes, s’ils ont la volonté de s’impliquer, rencontrent des difficultés à trouver les bons interlocuteurs. L’expérimentation article 51 Thérapies Orales qui se penche sur l'organisation d'un circuit pluriprofessionnel ville-hôpital pour les patients traités par anticancéreux oraux, renforce leur place et celle des pharmaciens d’officine dans le suivi des patients. Restent que les difficultés démographiques rendent leur investissement au quotidien parfois difficile. Les Dispositifs d’Appui à la Coordination, qui seront 1 ou 2 par département, vont pouvoir les soulager en les aidant à mettre en place des solutions pour leurs patients complexes. D’ailleurs, ce sont ces structures qui portent aujourd’hui l’expérimentation autour du parcours de soins de support post-thérapeutiques, avec un forfait à la clé de 180 euros pour les différents soins jugés pertinents pour chaque patient, à partir du panier de soins de référence. Cette expérimentation, qui vient de démarrer, devra toutefois relever plusieurs enjeux : l’identification des professionnels pouvant intervenir, l’accès à ces professionnels, leur rémunération et la traçabilité de leur intervention. À l’avenir, l’essor du travail en maisons de santé pluridisciplinaires et en communautés professionnelles territoriales de santé va offrir aux professionnels de santé de nouvelles organisations du travail, et un cadre plus favorable pour conduire ces sujets.