Administration d’un vaccin vivant atténué chez un enfant exposé in utero à un anti-TNF
- Liu Z & al.
- J Crohns Colitis
- Nathalie Barrès
- Résumé d’article
À retenir
- Près d’un quart des enfant nés de mères ayant reçu un anti-TNF durant leur grossesse auraient des taux sanguins d’anti-TNF toujours détectables à 6 mois.
- Afin d’estimer le temps de clairance de l’anti-TNF chez l’enfant, un dosage de l’anti-TNF dans le cordon ombilical à la naissance et une seconde 1 mois ou plus après permet grâce à un outil en ligne d’estimer le temps à partir duquel l’administration d’un vaccin vivant atténué devient possible.
Pourquoi est-ce important ?
L’European Crohn’s and Colitis Organization a recommandé en 2022 de reporter l’administration des vaccins vivants atténués jusqu’à 1 an ou jusqu’à ce que la molécule en question ne soit plus détectable dans le sang des nourrissons ayant été exposés in utero à un anti-TNF alpha. Cette année également, l’European Medicine Agency a recommandé de ne pas administrer de vaccin vivant atténué durant la première année de vie et a souligné que cette vaccination devait être considérée s’il existait un réel bénéfice et si le taux d’infliximab était non détectable. Cependant, jusqu’à présent, malgré les recommandations des sociétés savantes et/ou autorités de santé, le délai réel de clairance de ces molécules chez l’enfant exposé in utero n’était pas connu.
Méthodologie
Cette étude prospective a mesuré entre 2011-2018 au sein de 15 établissements de soins tertiaires basés au Danemark, en Australie, Nouvelle-Zélande et Pays-Bas, les taux d’anti-TNF alpha (infliximab/adalimumab) au niveau du cordon ombilical et du sang (au cours de la première année de vie) d’enfants nés de mères traitées par ces anti-TNF durant leur grossesse. Un modèle pharmacocinétique de prédiction du temps de clairance après exposition in utero à un anti-TNF alpha (infliximab/adalimumab) a également été développé.
Principaux résultats
Au global, les données de 107 enfants exposés in utero à un anti-TNF alpha ont été analysées. Enfin, 166 échantillons sanguins dont 71 d’enfants ayant été exposés à l’infliximab et 36 à l’adalimumab ont été utilisés pour développer le modèle mathématique.
L’infliximab était détectable à l’âge de 3 mois chez 93% des enfants exposés in utero à cette molécule, puis chez 27% des enfants à 6 mois, 10% à 9 mois et 4% à l’âge d’un an.
Quant à l’adalimumab, il était détectable chez 97% des enfants à 3 mois, 17% à 6 mois et ne l’était plus ensuite.
Le modèle mathématique permettant de prédire le temps d’élimination du traitement amenait à des indications cohérentes avec les mesures réellement réalisées. Un outil disponible en ligne a été développé pour aider les cliniciens à calculer le temps de clairance de l’anti-TNF dans ces conditions, il nécessite d’indiquer l’anti-TNF utilisé par la mère et les taux détectés à la naissance au niveau du cordon et chez l’enfant durant sa première année de vie. Une projection permet alors de prédire le délai avant passage au-dessous du seuil de détection de la molécule dans le sang
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