Activité physique, sédentarité et alimentation : une étude européenne chez les adolescents
- Moradell A & al.
- J Am Nutr Assoc
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
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Cette étude confirme que le respect des recommandations d’activité physique et de sédentarité sont associées aux habitudes alimentaires, tout en apportant des précisions par rapport aux données jusqu’à présent disponibles. Des études complémentaires, notamment longitudinales, permettraient de connaître l’impact physiologique de ces comportements à moyen et long terme.
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Les filles respectaient moins souvent les recommandations d’activité physique mais plus souvent celles sur le temps passé devant les écrans.Les comportements alimentaires étaient aussi différentes entre les deux sexes, avec des garçons ne respectant notamment aucune recommandation étaient plus susceptibles de consommer des en-cas salés et des boissons sucrées et moins susceptibles de consommer du yaourt, du lait et de l'eau que ceux qui les respectaient.
Pourquoi est-ce important ?
Les adolescents ont souvent un niveau d’activité physique insuffisant, et un temps d’écran supérieur à la durée maximale recommandée. Or, on sait que ceux qui sont les plus actifs ont une alimentation souvent équilibrée et variée, tandis que celle des plus sédentaires est plus souvent riche en aliments de haute densité énergétique et boissons sucrées notamment. En revanche, le comportement alimentaire global incluant simultanément ces deux dimensions n’a jamais été étudié. Aussi, des chercheurs ont conduit une étude européenne sur le sujet.
Méthodologie
Cette analyse a été menée à partir des données de l’étude HELENA qui a inclus des adolescents de 8 villes européennes, dont Lille, afin d’étudier de façon standardisée le comportement alimentaire et les éléments de santé associés. Les jeunes qui avaient été inclus avaient entre 12,5 et 17,5 ans. Ils avaient dû remplir au moins 3 questionnaires sur la consommation alimentaire au cours d’une journée. Parallèlement, ils avaient porté un accéléromètre durant 7 jours afin d’évaluer le niveau d’activité physique. Le temps passé devant les écrans était estimé à partir du déclaratif des participants.
Principaux résultats
Les données étaient suffisamment complètes pour 1.448 participants. À partir du respect ou non des recommandations en matière d’activité physique (≥60 min/j) et de sédentarité (<2 h/j), les auteurs les ont classé analytiquement en 4 groupes : Groupe 1 dans lequel les adolescents ne respectaient aucune des deux recommandations ; groupe 2 dans lequel ils respectaient uniquement celles relative aux écrans, ; groupe 3, dans lequel ils respectaient uniquement les recommandations d’activité physique ; et groupe 4 dans lequel les participants respectaient les deux recommandations.
De franches différences étaient observées entre les filles (n=802) et les garçons (n=646) : les premières respectaient moins souvent les recommandations d’activité physique (26,3% vs 56,7%, p<0,001) mais plus souvent celles sur le temps passé devant les écrans (47,1% vs 25,2%, p<0,001).
Aussi, les filles étaient les plus nombreuses dans le groupe 1 ne respectant aucune des deux recommandations et dans le groupe 2 respectant uniquement le temps d’écran (représentant 22,4 % et 18,5 % de l’ensemble des participants), tandis que les garçons, eux, appartenaient majoritairement au groupe 3 respectant les recommandations d’activité physique puis au groupe 1 (respectivement 17,8% et 15,5% de l’ensemble des participants).
Ainsi, cette étude confirme que ceux ne respectant aucune recommandation étaient ceux qui étaient le plus susceptibles de consommer des aliments à haute teneur calorique et, à l’inverse, le moins susceptible de consommer des aliments sains comme les fruits et légumes. La consommation d'en-cas salés était aussi plus élevée dans les groupes qui ne respectaient aucune des recommandations, quel que soit le sexe (p<0,05).
Les garçons du groupe 4, respectant les deux recommandations, étaient plus susceptibles de boire du lait, de l’eau ou manger des yaourts que ceux des autres groupes (p<0,05). En revanche, ceux du groupe 1 étaient ceux qui étaient le plus susceptibles de consommer des boissons sucrées (p<0,05).
Seules les filles du groupe 1 étaient peu susceptibles de manger des fruits et des légumes et, à l’inverse, plus susceptibles de manger des protéines animales que celles des autres groupes. Elles étaient aussi plus susceptibles de consommer beaucoup d’aliments riches en graisses et huiles (p < 0,05).
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