Activité physique dans un contexte de cancer avancé

  • Nathalie Barrès
  • Actualités Médicales
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Il existe des directives en matière d’activité physique pour les personnes atteintes de cancer, mais pas spécifiquement pour celles atteintes d’un cancer avancé. Or, cette situation peut être un frein à la prescription de l’activité physique, contribuant ainsi à augmenter la sédentarité et le risque de déconditionnement de ces sujets.

Le dépistage/triage des patients est un premier point essentiel. Il vise à éliminer les obstacles et freins à la pratique d’une activité physique. Celui-ci doit être réalisé par un professionnel de santé ou spécialiste de l’activité physique. Plusieurs outils et questionnaires peuvent aider à ce dépistage.

Puis, l’activité physique sera prescrite en tenant compte du diagnostic du cancer, de la présence de métastases (osseuses par exemple), de l’état des traitements, des comorbidités, des symptômes, des effets indésirables des traitements (fatigue, neuropathie) et des objectifs fonctionnels. Le principe FITT (pour Frequency, Intensity, Time, Type) consiste à définir une fréquence (nombre de jour par semaine qui peut varier de 1 à 7), une intensité (niveau d’effort perçu par l’individu), une durée (de session, entre 20 et 120 minutes et de programme dans le temps) ainsi que le type d’activité (aérobie, force, équilibre, étirement).

 

Trois prescriptions types sont proposées sur la base des données disponibles dans la littérature scientifique :

  • Un programme FITT faible : 1 séance d’aérobie durant 45 min par semaine, à intensité faible (3 MET/h).
  • Un programme FITT moyen : 2 sessions d’activité physique de 60 minutes par semaine durant 8 semaines. Avec exercices d’aérobie, de résistance, d’équilibre, de coordination et d’étirement à intensité modérée.
  • Un programme FITT élevé : 5 sessions de 120 minutes par semaine, avec exercices de respiration, d’aérobie et de résistance, à intensité élevée.

L’importance de l’activité physique dans ce contexte 

Globalement, l’espérance de vie des personnes ayant un cancer – même avancé - est en progression du fait de l’amélioration des dépistages et des traitements. Ces individus sont cependant confrontés à un déclin physique et fonctionnel qui peut réduire le bien-être général. Douleur, dyspnée, nausées, fatigue, troubles du sommeil, cachexie-anorexie, déconditionnement, sont des symptômes fréquents qu’ils soient persistants ou progressifs et peuvent détériorer la santé psychique et le bien-être social de l’individu.

La littérature scientifique montre bien que les personnes atteintes d’un cancer avancé et qui pratiquent une activité physique régulière ont une amélioration de leur condition physique, une diminution de leur fatigue et une amélioration de leur qualité de vie. Plus spécifiquement la pratique d’une activité physique chez des sujets ayant un cancer avancé a montré une amélioration de la force physique du haut et du bas du corps ainsi que de la capacité aérobique.

Les auteurs proposent d’inclure les médecins généralistes, les oncologues, les infirmières de soins primaires et d’oncologie, les spécialistes de la réadaptation dans le triage, l’éducation et l’évaluation de la pratique de l’activité physique chez ces individus.