ACC 2022 — Le diltiazem obtient des résultats insuffisants chez les patients souffrant d’angor sans maladie coronarienne obstructive

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À retenir

  • Un traitement de six semaines par diltiazem n’a pas permis d’améliorer le dysfonctionnement vasomoteur coronaire, les symptômes d’angor et la qualité de vie (QdV). Cependant, il a réduit la prévalence des spasmes épicardiques chez les patients souffrant d’angor et sans maladie coronarienne obstructive (ASMCO).

Pourquoi est-ce important ?

  • Environ 4 patients faisant l’objet d’une angiographie coronarienne pour un angor stable sur 10 sont susceptibles de présenter un ASMCO, et la majorité présente un dysfonctionnement vasomoteur coronaire comme physiopathologie sous-jacente.
  • Un diagnostic précis et un traitement adéquat de l’ASMCO sont essentiels pour prévenir les résultats moins favorables associés à un dysfonctionnement vasomoteur coronaire.

Méthodologie

  • L’essai randomisé EDIT-CMD a été mené en double aveugle auprès de 126 adultes présentant au moins 2 épisodes hebdomadaires d’angor chronique sans signes de maladie coronarienne (MC) obstructive aux Pays-Bas.
  • Des tests de la fonction coronaire (TFC) ont été utilisés afin d’évaluer la présence d’un dysfonctionnement vasomoteur coronaire.
  • Sur 99 patients présentant un dysfonctionnement vasomoteur coronaire caractérisé par un vasospasme ou un dysfonctionnement microvasculaire, 85 (âge moyen : 58 ans ; 29 % d’hommes) ont été affectés de manière aléatoire pour recevoir du diltiazem (n = 41) ou un placebo (n = 44) pendant 6 semaines.
  • Le critère d’évaluation principal était la proportion de patients présentant une normalisation d’un paramètre anormal lié au dysfonctionnement vasomoteur coronaire, sans qu’aucun des paramètres normaux ne devienne anormal.
  • Financement : Abbott.

Principaux résultats

  • À 6 semaines, 38 patients du groupe diltiazem et 35 patients du groupe placebo étaient disponibles pour renouveler le TFC.
  • Après 6 semaines de traitement, le critère d’évaluation principal était survenu chez 21 % des patients du groupe diltiazem, contre 29 % des patients du groupe placebo (P = 0,46).
  • Aucune différence significative n’a été observée entre les groupes diltiazem et placebo concernant :
    • les scores du questionnaire de Seattle sur l’angor (Seattle Angina Questionnaire) pour les symptômes d’angor (P = 0,54) ;
    • le grade de la Société canadienne de cardiologie pour la sévérité de l’angor (P = 0,95) ; et
    • les scores du questionnaire de recherche et développement à 36 items pour la QdV (physique : P = 0,58 ; mentale : P = 0,87).
  • Cependant, une proportion plus élevée de patients a progressé d’un spasme épicardique à un spasme microvasculaire ou à une absence de spasme dans le groupe diltiazem, par rapport au groupe placebo (47 % contre 6 % ; P = 0,006).

Limites

  • Le taux d’abandon des patients était élevé pendant le traitement.

Commentaire d’expert
La Dre C. Noel Bairey Merz, membre invitée du panel de discussion, a déclaré qu’il s’agissait d’un bon exemple d’essai pragmatique mené sur le lieu de soins pour évaluer l’efficacité réelle. Selon elle : « L’efficacité réelle nous dit que oui, [c’est] bon […], la prochaine fois que vous voyez un patient de ce type, essayez cela. »  Elle a ajouté : « Je pense que les résultats de cet essai sont négatifs car [le dysfonctionnement vasomoteur coronaire est] tout simplement trop hétérogène. »