À Noël, mieux vaut anticiper la prise de poids !
- Mason F & al.
- BMJ
- Caroline Guignot
- Résumé d’article
À retenir
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Selon une étude britannique, les personnes ayant bénéficié d’une intervention appropriée sur le risque de prise de poids durant la période des fêtes n’ont pas pris de poids par rapport à celles n’ayant reçu qu’un dépliant d’information (0,37 kg contre -0,13 kg, p=0,008). Cette intervention consistait à encourager les patients à se peser au moins deux fois par semaine, à leur délivrer des conseils sur la gestion de leur poids, et à leur remettre un document présentant l’équivalence entre l’apport énergétique des aliments et l’activité physique nécessaire pour le dépenser.
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Si la prise de poids est généralement limitée au cours des fêtes, les études montrent que les personnes retrouvent rarement leur poids initial ensuite, ce qui peut se traduire dans un poids croissant progressivement au fil des ans, favorisant l’incidence du surpoids et de l’obésité. Cette étude menée dans une population hétérogène sur le plan socio-démographique montre qu’il serait possible de prévenir la prise de poids par une intervention de sensibilisation appropriée.
Méthodologie
- Pour cette étude randomisée en aveugle vis-à-vis de l’objectif de l’étude, des adultes de 18 ans ou plus ayant un IMC minimum de 20 kg/m² ont été recrutés avant la période de Noël. Ils ont été randomisés (1:1) entre une intervention spécifique et une simple information par la remise d’une brochure sur l’hygiène de vie. L’intervention évaluée comportait la recommandation d’une pesée deux fois par semaine minimum, si possible quotidienne, 10 conseils sur la gestion de son poids (marcher 10.000 pas par jour, rappel sur les boissons les plus énergétiques, réduire les aliments gras, respecter les 5 fruits et légumes par jour…), établis à partir d’une étude clinique préalable. Un document présentant l’équivalence entre l’apport énergétique des aliments et l’activité physique nécessaire pour la dépenser (exemple : 3 pommes de terre rôties = 161 calories = 27 minutes de marche ou 14 minutes de course) était également remis à ce groupe de participants.
- L’objectif attendu des patients était de ne pas prendre plus de 0,5 kilos durant la période de suivi, réalisé à 4 et 8 semaines après l’inclusion.
Principaux résultats
- Au total, 272 personnes ont été randomisées (78% de femmes, 43,9 ans en moyenne, IMC moyen 27,1 kg/m² dont 32% de personnes ayant un poids normal, 37% étant en surpoids et 31% obèses).
- Le suivi était disponible pour 136 personnes bénéficiant de l’intervention et pour 134 personnes du groupe comparateur. Ainsi, le poids avait diminué en moyenne de 0,13 kg dans le groupe intervention contre une prise de 0,37 kg dans le groupe comparateur. Après ajustement sur le poids à l’inclusion et sur la participation parallèle à un programme commercial de perte de poids, la différence était de -0,49 kg ([-0,85 à -0,13], p=0,008) en faveur du groupe intervention et de -0,48 ([-0,84 et -0,12], p=0,01) après ajustement supplémentaire sur l’IMC initial et le temps de suivi.
- Plusieurs critères secondaires d’évaluation reflétaient également le bénéfice apporté par le programme : score de restriction cognitive (contrôle de son alimentation) et proportion de sujets se pesant au moins 2 fois par semaine (85,2% vs 19,8%).
- Aucune différence statistique n’a été mise en évidence concernant les paramètres secondaires suivants : proportion de patients ayant pris moins de 500 g, compulsions alimentaires, alimentation émotionnelle, pourcentage de masse grasse.
Principales limitations
- Aucun suivi n’a été organisé à plus long terme.
- Le profil des participants ne reflétait pas celui de la population générale adulte.
Financement
L’étude a reçu des fonds publics britanniques.
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