À l’imagerie, le Covid long pédiatrique est semblable à celui des adultes

  • Morand A & al.
  • Eur J Nucl Med Mol Imaging

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
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Messages principaux

  • Selon les données d’imagerie fonctionnelle (TEP-18F-FDG), les plaintes fonctionnelles persistantes après une infection prouvée ou suspectée par le SARS-CoV-2 sont associées à des signes d'hypométabolisme au niveau du gyrus olfactif et des lobes temporaux médians, s'étendant au pont et au cervelet, par rapport aux images obtenues chez des enfants contrôles. Ces résultats sont comparables à ceux obtenus chez les adultes ayant un même tableau clinique de Covid long. Aussi, une atteinte fonctionnelle semble probable, et ne semble pas dépendre de la gravité initiale de la maladie.

 

L’existence de formes longues du COVID-19 est bien établie pour les adultes, mais les données concernant les enfants et adolescents restent rares dans la littérature, malgré l’existence de plaintes en pratique clinique. Pour objectiver cette plainte, des chercheurs ont comparé les données d’imagerie fonctionnelle d’enfants reçus dans le service pédiatrique du CHU la Timone (Marseille).

Méthodologie

Au total, entre août et novembre 2020, le service a recensé 7 enfants reçus consécutivement avec des symptômes évocateurs de covid long après une infection par SARS-CoV-2 confirmée ou probable. Ils ont bénéficié d’une tomographie par émission de positons au 18F-fluorodésoxyglucose (TEP-18F-FDG). Ils ont ensuite été comparés à une cohorte de 21 enfants appariés sur l’âge et une autre de 35 patients adultes pour lesquels un Covid long avait été diagnostiqué et qui avaient bénéficié d’une imagerie fonctionnelle.

Principaux résultats

Parmi les 7 enfants (dont 6 filles, âge compris entre 10 et 13 ans), 3 avaient eu un diagnostic confirmé d’infection et les autres un diagnostic probable (cas contact, symptomatologie). Tous avaient eu des symptômes aigus de Covid-19 pendant au moins 4 semaines et continuaient à exprimer des plaintes dans la continuité de cet épisode, sans intervalle libre de symptômes : les principales plaintes évocatrices d’un Covid long étaient la fatigue et les troubles cognitifs, puis la dyspnée (n=5 pour chacun), les maux de tête et l’hypersomnie (n=4 pour chacun), l’hyperthermie ou l’anorexie (n=3 pour chacun)…

Le délai médian entre la phase aiguë des symptômes et la réalisation de l’imagerie était de 5 mois (1 à 8).

Les enfants atteints de COVID long avaient un hypométabolisme dans les lobes médians bilatéraux (amygdale, uncus, gyrus parahippocampique), le gyrus olfactif droit et le gauche dans une moindre mesure, ainsi qu’au niveau du pont et du cervelet, de façon statistiquement différente de l’activité cérébrale observée chez les enfants contrôles. Par rapport aux adultes, aucune différence statistique n'a été observée entre l'hypométabolisme des différentes régions concernées.