À 50 ans, une PAS normale haute serait associée à un risque de démence à long terme

  • Abell JG & al.
  • Eur Heart J

  • Caroline Guignot
  • Résumé d’article
L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte. L'accès à l'intégralité du contenu de ce site est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d'un compte.

À retenir

Selon les données de l’étude longitudinale observationnelle Whitehall II, seuls les adultes d’âge moyen 50 ans voient l’hypertension artérielle associée à un risque de démence au long cours, au contraire de ceux âgés de 60 ou de 70 ans. L’excès de risque apparaît à partir de valeurs de PAS de 130 mmHg, tandis qu’aucune valeur seuil de PAD ne semble jouer un rôle. Enfin, l’association entre l’âge, l’hypertension et la démence a pu être analysée selon l’existence d’antécédents personnels cardiovasculaires et montre que même ceux qui en étaient exempts présentaient aussi un sur-risque. Ce dernier résultat plaide pour l’existence probable de lésions cérébrovasculaires silencieuses ou subcliniques engendrées par l’HTA et favorisant l’évolution vers la démence.

Pourquoi est-ce important ?

S’il est bien décrit que le risque de démence est influencé par l’HTA et que cette relation varie en fonction de l’âge, plusieurs incertitudes persistent, notamment concernant la valeur spécifique de pression artérielle à laquelle apparaît ce risque, l’âge précis auquel ce dernier disparaît et la façon dont la durée de l’HTA l’influence. L’analyse de la cohorte Whitehall II publiée par l’European Heart Journal apporte des éléments de réponse.

Principaux résultats

  • Les caractéristiques de 8.639 participants de 50 ans ou plus recrutés en 1985 et suivis jusqu’en 2017 (suivis tous les 6 ans) ont été analysées : parmi eux 385 ont été diagnostiqués pour une démence, à un âge moyen de 75,2 ans. Ces sujets étaient globalement moins éduqués, avaient une PA supérieure et plus de comorbidités que les autres.
  • Une valeur de PAS de 130 mmHg ou plus à 50 ans était associée au risque de démence (HRa: 1,38 [1,11-1,70]). Cette association n’était pas observée pour les sujets ayant une PAS élevée à 60 ou à 70 ans. Par ailleurs, une valeur de PAD de 90 mmHg ou plus n’affectait pas la relation entre la démence et l’âge, quel qu’il soit (50, 60, 70 ans).
  • L’association de l’hypertension à 50 ans à la démence était multipliée par 1,34 [1,22-1,47] pour ceux qui avaient des antécédents cardiovasculaires, mais elle restait accrue (1,47 [1,15-1,87]) pour ceux qui n’avaient pas de tels antécédents.

Méthodologie

  • L'étude britannique Whitehall II a regroupé 6.895 hommes et 3.413 femmes âgés de 35 à 55 ans en 1985. Ils ont bénéficié d’examens de suivi en 1991, 1997, 2003, 2007, 2012 et 2015, ainsi que de mesure de la PA à chaque visite. Le diagnostic de démence était recherché en croisant trois bases de données nationales complémentaires.
  • Les variables d’ajustement utilisées pour l’analyse comportaient l’ensemble des facteurs sociodémographiques, le comportement de santé (tabac, alcool, activité physique, consommation de végétaux…) et les données cliniques (IMC, diabète, coronaropathie, fibrillation atriale, insuffisance cardiaque…).

Limitations

La cohorte Whitehall II a été financée par plusieurs fondations et fonds publics.