Les mères de jeunes enfants menacées de burn-out
- Serge Cannasse
- Actualités professionnelles

L’IFOP (Institut français d’opinion publique) a réalisé pour l’application Malo un sondage sur la charge mentale des mères de jeunes enfants. Il a été réalisé auprès de 1.002 femmes âgées de 24 à 45 et mères d’enfants de 0 à 7 ans, au moyen d’un questionnaire auto-administré sur internet, du 14 au 22 février 2022.
Parmi elles, deux sur cinq (43%) ne se sentent pas accompagnées au quotidien dans la gestion de la vie familiale. Mais le pourcentage varie avec le niveau de revenus : il passe de 48% chez les plus pauvres à 26% chez les plus aisées. La raison principale de cette disparité est dans le budget que le couple peut consacrer à la garde de leurs enfants.
Question « logistique », 41% des femmes interrogées estiment être « un peu soutenues » par leur partenaire, et 18% ne l’être « pas vraiment ». Sur le plan moral, les pourcentages respectifs sont proches : 44% et 16%. Sept mères sur dix (70%) trouvent qu’elles passent trop ou beaucoup de temps à organiser leur quotidien. Si 31% des mères aimeraient en être déchargées, 41% pensent « qu’il s’agit du prix à payer pour un quotidien organisé. »
Leur vie professionnelle est le facteur qui influe le plus sur leur charge mentale pour trois mères sur cinq (59%), surtout chez les femmes CSP+ (66%). Pour les femmes inactives, le premier facteur qui pèse sur leur charge mentale est la préservation du temps de couple.
Les femmes qui recherchent des informations sur la vie familiale (47%) le font d’abord auprès d’autres mères (59%), puis sur les réseaux sociaux dans un deuxième temps (55%). Mais dans ce dernier cas, 56% d’entre elles trouvent que les informations collectées sont contradictoires et 45% qu’elles ont tendance à les culpabiliser, ce qui peut s’expliquer par la mise en scène des aspects positifs de son quotidien sur ces réseaux.
Pour neuf femmes interrogées sur dix (89%), le contexte actuel « ajoute une pression supplémentaire sur leur rôle de parent, » surtout si elles appartiennent aux classes les moins aisées.
Au total, 68% d’entre elles se déclarent physiquement épuisées et 57% moralement épuisées. Leur risque de burn-out est réel : 20% en auraient déjà développé un, 14% en seraient actuellement victimes (40% chez les mères seules) et 40% estiment qu’elles pourraient en souffrir un jour.
Article illustré par Élodie Gazquez
Malheureusement, l’accès à l’intégralité de cet article est reservé uniquement aux professionnels de santé disposant d’un compte.
Vous avez atteint la limite d'articles par visiteur
Inscription gratuite Disponible uniquement pour les professionnels de santé