Cancer du pancréas : le traitement néoadjuvant montre un bénéfice sous certaines conditions
- Nathalie Barrès
- Actualités Médicales
À retenir
Une méta-analyse ayant inclus un large panel de patients, d’études de bonne qualité et à faible risque de bais, a été menée chez des patients atteints de cancer du pancréas résécable ou à la limite de la résécabilité. Les résultats montrent :
- une amélioration de la survie globale lors de l’administration d’un traitement néoadjuvant par rapport à une chirurgie d’emblée ;
- ce bénéfice est observé chez les patients qui ont une tumeur à la limite de la résécabilité, mais pas chez ceux qui ont une tumeur résécable.
Pourquoi est-ce important ?
Avec seulement 10% de survie à 5 ans, le cancer du pancréas constitue la 4ème cause de mortalité liée au cancer en Europe. La chirurgie suivie de la chimiothérapie adjuvante constitue le traitement standard du cancer du pancréas résécable. En revanche, pour les formes à la limite de la résécabilité, les recommandations internationales ne sont pas totalement alignées. Chirurgie d’emblée et traitement néoadjuvant présentent tous les deux des avantages et des inconvénients. Les méta-analyses menées jusqu’à présent présentaient des biais que celle-ci a tenté d’éviter, d’où son intérêt.
Méthodologie
Une analyse systématique de la littérature a mis en évidence tous les essais randomisés publiés jusqu’en décembre 2020 ayant comparé un traitement néoadjuvant à la chirurgie d’emblée chez des patients souffrant de cancer du pancréas résécable ou à la limite de la résécabilité. La survie globale en intention de traiter a été évaluée en fonction du statut de résécabilité.
Principaux résultats
Au global, sept essais représentant 938 patients, dont 471 ayant subi une chirurgie d’emblée, ont été inclus dans la méta-analyse,.
Toutes les études avaient au moins un bras de traitement néoadjuvant par gemcitabine en association avec d’autres traitements de chimio- ou radiothérapie. Dans toutes les études, le traitement adjuvant était programmé chez les patients qui avaient reçu un traitement néoadjuvant. Aucune étude n’avait utilisé un protocole FOLFIRINOX ou à base de gemcitabine associée au nab-paclitaxel en traitement adjuvant.
Par rapport aux sujets qui avaient eu une chirurgie d’emblée, ceux qui avaient bénéficié d’un traitement néoadjuvant avaient une meilleure survie globale (hazard ratio (HR) 0,66 [0,52-0,85], p=0,001, I2=46%). Lorsque seuls les patients atteints d’un cancer résécable étaient considérés, aucune différence significative n’a pu être mise en évidence entre ceux qui avaient bénéficié d’un traitement néoadjuvant et les autres. En revanche, la survie globale était significativement améliorée chez les patients qui avaient un cancer à la limite de la résécabilité et qui avaient bénéficié d’un traitement néoadjuvant : HR 0,61 [0,44-0,85], p=0,004, I2=59%.
Le bénéfice sur la survie globale était observé à la fois chez les patients qui avaient reçu une chimiothérapie néoadjuvante ou une chimioradiothérapie néoadjuvante (respectivement HR 0,54 [0,34-0,87], p=0,01, I2=64% et 0,74 [0,58-0,95], p=0,02, I2=7%).
Le taux de résection n’était pas significativement impacté par l’administration d’un traitement néoadjuvant : risque relatif 0,94% [0,89-1,01), p=0,08, I2=0%.
Principales limitations
Les critères de résécabilité variaient entre les différentes études incluses.
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