5-FU ou capécitabine : la recherche d’un déficit en DPD est obligatoire avant tout traitement !

  • Fanny Le Brun
  • Actualités Médicales
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Chaque année, en France, le 5-fluorouracile (5-FU) et la capécitabine font partie des protocoles de chimiothérapie d’environ 80 000 personnes atteintes de cancer. Ces traitements peuvent entraîner des toxicités sévères chez celles ayant un déficit d’activité en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD), une enzyme permettant d’éliminer ces médicaments.

Bien que le déficit en DPD soit rare (entre 0,05 et 0,1% pour un déficit complet, et entre 3 et 8% pour un déficit partiel, en population générale), ses conséquences sont suffisamment graves pour que sa recherche soit désormais systématique avant toute initiation de traitement par 5-FU ou capécitabine. Pour cela, une prise de sang suffit afin de mesurer le taux d’uracile sanguin (uracilémie) car celui-ci permet de s’assurer que la DPD fonctionne correctement, ce qui est nécessaire pour que ces médicaments soient éliminés et ne s’accumulent pas dans l’organisme. Une fois l’activité de cette enzyme connue pour un patient donné, il n’est pas nécessaire de renouveler ce test.

En cas de déficit complet en DPD, le 5-FU et la capécitabine sont contre-indiqués tandis qu’en cas de déficit partiel, le traitement peut être mis en place mais la dose devra être adaptée en fonction du niveau de déficit et de l’état de santé du patient.

Afin de garantir la réalisation systématique de ce test, L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a modifié les conditions de prescription et de délivrance du 5-FU et de la capécitabine. Elles nécessitent désormais que :

  • La recherche d’un déficit en DPD soit réalisée (dosage du taux d’uracile dans le sang prescrit par le médecin).
  • Le prescripteur mentionne « Résultats uracilémie pris en compte » sur la prescription.
  • Le pharmacien s’assure de la présence de cette mention avant toute dispensation.

Une fiche d’information destinée aux patients est disponible sur le site de l’ANSM. Ils doivent être prévenus de la nécessité de contacter leur médecin en cas d’apparition de symptômes inhabituels ou de tout autre effet indésirable (tels que diarrhées ou vomissements importants, douleur gastro-intestinale, fièvre, infection, bouche douloureuse, douleur thoracique soudaine).